La grande banque américaine en difficulté First Republic Bank a été reprise par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l’institution nationale américaine qui protège les avoirs des titulaires de comptes en cas de faillite d’une banque. Tous les dépôts et actifs de la banque seront rachetés par JP Morgan Chase, la plus grande banque des États-Unis.
Dans l’actualité : Fin de parcours pour First Republic, après avoir souffert pendant près de deux mois.
- Dans un communiqué de presse, l’organisme californien de surveillance financière DFPI a fait savoir que JP Morgan reprendra « tous les dépôts, y compris tous les dépôts non assurés, et la quasi-totalité des actifs » de First Republic. La banque sera placée sous séquestre par la FDIC, qui a accepté une offre de reprise de JP Morgan.
- First Republic est en difficulté depuis le mois de mars. Après la faillite de la Silicon Valley Bank et de Silvergate, conséquence des taux d’intérêt toujours plus élevés dans le pays, de nombreux Américains ont perdu confiance dans les banques régionales. Ils ont donc retiré massivement de l’argent de leurs comptes, un véritable bank run.
- Chez First Republic, quelque 100 milliards de dollars ont été retirés sur le premier trimestre. Les actionnaires ont appris cette nouvelle la semaine dernière, lorsque la banque a annoncé ses résultats trimestriels. Immédiatement après, le cours de l’action de la banque a chuté. Depuis, la banque a lutté pour garder la tête hors de l’eau, mais les analystes prévoyaient déjà, à la fin de la semaine dernière, que la banque ne survivrait pas au week-end.
Échec du plan de sauvetage
À noter : JP Morgan a également joué un rôle important en mars.
- Jamie Dimon, le président de cette grande banque parfois qualifiée de « maître de l’univers », avait alors rassemblé des banquiers d’une douzaine de grandes banques, injectant 30 milliards de dollars dans First Republic pour s’assurer que la banque dispose de suffisamment de liquidités.
- Toutefois, les investisseurs ont immédiatement douté que le plan ait l’effet escompté. Après tout, les dépôts des 11 banques participantes n’étaient engagés que pour 120 jours. Le cours de l’action de First Republic a continué à chuter après cette nouvelle. Entre le début et la fin du mois de mars, elle a perdu 90 % de sa valeur.
Zoom arrière : ce n’est pas la première fois que JP Morgan reprend une banque en période de turbulences. Lors de la crise bancaire de 2008-2009, elle a repris les banques en difficulté Bear Stearns et Washington Mutual. Cette dernière a été la plus grande banque américaine de l’histoire à faire faillite. First Republic occupe désormais la deuxième place, juste au-dessus de Silicon Valley Bank, qui a fait faillite en mars dernier.
Un risque systémique ?
- L’immense majorité des spécialistes ne voient pas de risque systémique pour le secteur bancaire. Nous ne serions pas dans un scénario à la 2008. First Republic, comme la SBF, a été victime d’un bank run, un mouvement de panique des déposants qui profite en fin de compte aux plus gros acteurs.
- Les derniers cas auront montré, même ici en Europe avec le Credit Suisse, que la priorité absolue est donnée aux épargnants, au détriment des actionnaires. Aux États-Unis, les dépôts sont protégés jusqu’à 250.000 dollars.