La Deutsche Bank se voit infliger une amende en Espagne pour insuffisance d’informations sur les risques de change


Principaux renseignements

  • La Deutsche Bank a été condamnée à une amende de 10 millions d’euros pour mauvaise conduite dans le domaine des produits dérivés basés sur les devises.
  • La banque n’a pas suffisamment informé les entreprises clientes des risques liés aux produits dérivés, ce qui a entraîné des pertes potentielles considérables.
  • La Deutsche Bank prévoit de faire appel de la décision.

Les autorités de régulation espagnoles ont infligé une amende de 10 millions d’euros à la Deutsche Bank pour mauvaise conduite dans le cadre des conseils qu’elle a fournis à des clients espagnols sur les instruments financiers basés sur les devises. La Commission nationale du marché des valeurs mobilières (CNMV) a cité des « infractions très graves » aux réglementations espagnoles et européennes, alléguant que la banque n’avait pas suffisamment informé les entreprises clientes des risques associés aux produits dérivés, ce qui aurait pu entraîner des pertes substantielles.

Cette sanction, la troisième en importance dans l’histoire de la CNMV, comprend également une suspension d’un an des activités de conseil en investissement de la Deutsche Bank concernant ces produits. La Commission a affirmé que la banque n’avait pas agi au mieux des intérêts de ses clients. La Deutsche Bank maintient qu’elle a amélioré ses processus et mis en place des contrôles renforcés, et prévoit de faire appel de la décision.

L’enquête se poursuit

L’autorité allemande de régulation financière, la BaFin, enquête également sur cette affaire et devrait rendre ses conclusions dans les semaines à venir. Des sources suggèrent qu’une amende est probable. Bien que la BaFin et la Deutsche Bank aient toutes deux refusé de faire des commentaires, des enquêtes internes au sein de la Deutsche Bank ont révélé des pratiques préoccupantes entre 2018 et 2021. L’enquête « Project Teal » de la banque a mis au jour des cas où le personnel a agi de manière trompeuse, a enfreint la réglementation de l’UE et a exploité des faiblesses dans les systèmes de la banque.

Cette mauvaise conduite a consisté à vendre des produits dérivés de change à des petites et moyennes entreprises cherchant à se couvrir contre le risque de change, sans divulguer de manière adéquate le potentiel de pertes significatives. Certains clients ont subi d’importants revers financiers, poussant certains d’entre eux au bord de l’insolvabilité. En réponse à ces constatations, la Deutsche Bank a remplacé des cadres en Espagne et des banquiers d’affaires de haut niveau à Londres. Elle a également conclu des accords avec certains clients, dont un viticulteur et une chaîne hôtelière, pour un montant de plusieurs millions d’euros.

Exemples spécifiques

Un cas notable concerne un grossiste familial en fruits et légumes dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 3 millions d’euros et qui s’est vu vendre des produits dérivés couvrant 19 millions d’euros de risque de change sur cinq ans.

La CNMV a ouvert son enquête en janvier 2024, soulignant la responsabilité des banques de fournir aux investisseurs des informations claires, impartiales et complètes sur les risques associés aux produits financiers complexes. Elle a souligné l’importance d’adapter ces produits aux besoins individuels des clients et à leur profil de risque.

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