Principaux renseignements
- La dette publique de la France a augmenté de 1 000 milliards d’euros sous la présidence de Macron, mais son analyse en pourcentage du PIB révèle une image plus nuancée.
- La pandémie de Covid-19 et la crise énergétique de 2022 ont nécessité des dépenses importantes, contribuant de manière substantielle à l’augmentation de la dette de la France.
- Les réductions d’impôts mises en œuvre sous Macron, qui ont principalement bénéficié aux entreprises et aux ménages aisés, ont entraîné une baisse des recettes fiscales de l’État et ont contribué à l’augmentation de la dette.
La dette publique de la France a effectivement augmenté de manière significative sous la direction du président Emmanuel Macron. Alors que les partis d’opposition citent souvent le chiffre de 1 000 milliards d’euros ajoutés à la dette, ce chiffre doit être replacé dans son contexte, rapporte Le Monde.
Dette en pourcentage du PIB
L’examen de l’augmentation absolue de la dette en milliards peut être trompeur. Les économistes préfèrent généralement comparer la dette au produit intérieur brut (PIB) d’un pays, qui mesure sa production annuelle de richesses. Cette comparaison donne une image plus précise de la capacité d’un pays à rembourser ses dettes.
Entre 2017 et 2025, la dette française a augmenté de treize points de produit intérieur brut. Si elle était restée au niveau de 2017, soit cent un pour cent du PIB, la dette actuelle serait inférieure d’environ 400 milliards d’euros.
Facteurs contribuant à l’augmentation de la dette
Deux facteurs principaux contribuent à cette augmentation : les crises économiques et les réductions d’impôts mises en œuvre sous l’administration Macron.
Les dépenses exceptionnelles liées à la pandémie de Covid-19 et à la crise énergétique de 2022, destinées à atténuer les retombées économiques et à soutenir les entreprises et les particuliers, ont fortement contribué à l’augmentation de la dette. Une étude importante de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) suggère que ces dépenses liées à la crise représentent entre la moitié et les trois quarts de la croissance totale de la dette depuis 2017.
Choix politiques et réponse à la crise
Si ces dépenses sont souvent considérées comme des réponses nécessaires à des circonstances imprévues, les choix politiques ont inévitablement influencé leur ampleur et leur mise en œuvre. Par exemple, l’approche de la France face à la crise énergétique s’est avérée plus coûteuse que celle de l’Allemagne, soulignant le rôle de la prise de décision dans l’élaboration du fardeau de la dette.
Les réductions d’impôts mises en œuvre sous Macron ont également joué un rôle dans l’augmentation de la dette. Alors que les dépenses publiques sont restées largement stables en dehors des périodes de crise, les recettes fiscales de l’État ont diminué de manière significative. Ce « manque à gagner », comme l’appellent souvent les critiques, découle de diverses réformes fiscales bénéficiant aux ménages aisés et aux entreprises, telles que la suppression de l’impôt sur la fortune et la réduction des taux d’imposition des sociétés.
Impact des réductions d’impôts sur la dette
Il est difficile d’estimer l’impact précis de ces réductions d’impôts sur la dette en raison de la complexité de la modélisation économique. Cependant, les calculs de différentes institutions suggèrent une fourchette de pertes de recettes comprise entre 62 et 207 milliards d’euros pour la période 2018-2023. L’OFCE estime que l’abrogation de l’impôt sur la fortune a coûté environ 25 milliards d’euros par an, tandis que les réductions de l’impôt sur les sociétés ont entraîné une perte d’environ 50 milliards d’euros par an.
En outre, le gouvernement de Macron a mis en œuvre des réductions d’impôts supplémentaires après les manifestations des Gilets jaunes, bénéficiant principalement à la classe moyenne. Ces mesures, y compris les réductions de l’impôt sur le revenu et les exonérations de certains impôts pour les retraités à faible revenu, ont contribué collectivement à un manque à gagner substantiel.
Il est important de noter que Macron a hérité d’un environnement économique favorable, caractérisé par des taux d’intérêt bas et une croissance relativement forte, ce qui a permis d’atténuer l’impact de l’augmentation de la dette. S’il avait dû faire face à des taux d’intérêt plus élevés, comme ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, la charge de la dette aurait été considérablement plus importante.
« Monsieur 1 000 milliards d’euros de dette »
Avec l’augmentation de la dette publique sous Macron, la crainte pour l’avenir financier de la France grandit. Cela soulève la question : la France, avec son énorme fardeau de dette et sans réformes majeures, pourra-t-elle éviter la faillite ? Macron, alias « Monsieur 1 000 milliards d’euros de dette », laisse un héritage qui mettra la prochaine équipe gouvernementale face à un défi de taille. (fc)
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