IAG, maison mère de British Airways, a annoncé lundi prévoir une réduction de sa capacité de vols ‘d’au moins 75%’ en avril et mai, sa rivale Easyjet prévenant que la crise du coronavirus pourrait entraîner ‘le maintien au sol de la majorité de ses avions’. De son côté, Ryanair n’exclut pas de clouer tous ses avions au sol.
‘A cause des restrictions sans précédent imposées par les gouvernements aux voyages pour réduire la pandémie (…), Easyjet a mis en place de nouvelles annulations de vols’ qui pourraient se traduire à court terme par ‘le maintien au sol de la majorité de (sa) flotte’, explique le transporteur britannique.
‘Il n’est pas sûr que les compagnies européennes (…) survivront à ce qui pourrait se révéler un gel à long terme des voyages’, insiste Easyjet dans son communiqué, enjoignant les autorités à des mesures d’urgence pour aider l’industrie.
De son côté, IAG souligne qu’au premier trimestre, sa capacité est attendue en baisse de 7,5% sur un an, le groupe ayant ‘suspendu les vols vers la Chine, réduit ses (vols) sur les destinations asiatiques’ et beaucoup d’autres pays ayant ‘interdit ou réduit les vols dans leur direction notamment l’Argentine, le Chili, l’Inde, et le Pérou’.
Le groupe prend aussi des mesures pour réduire ses coûts tous azimuts (investissements, embauches…). Il affirme avoir ‘de solides liquidités’ mais qu’en raison ‘des incertitudes sur l’impact potentiel et la durée du Covid-19, il n’est pas possible de donner des prévisions de bénéfices pour 2020’.
40 % des vols annulés à Brussels Airport
La baisse du nombre de vols se poursuit aussi à Brussels Airport en raison de l’épidémie de coronavirus. D’un cinquième à un quart la semaine dernière, la proportion de vols annulés a atteint environ 40% lundi, indique une porte-parole de l’aéroport. La diminution du nombre de passagers est encore plus importante car le taux d’occupation des avions est inférieur à la normale.
Lundi, 215 vols ont été annulés sur les 570 prévus normalement. Le trafic vers des pays comme la Pologne, le Maroc, la République tchèque, l’Égypte, la Bulgarie et la Turquie s’est complètement ou presque entièrement interrompu, précise Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels Airport. L’exploitant de l’aéroport a pris des mesures pour réduire les coûts liés à la crise sanitaire. Les recrutements ont notamment été gelés tandis qu’un recours au chômage temporaire est à l’étude.
Ryanair cloué au sol?
A l’instar d’autres compagnies aériennes, Ryanair va considérablement réduire son offre, suivant ainsi la baisse de la demande liée à la crise sanitaire du coronavirus. Elle s’attend à maintenir au sol la plupart de ses appareils d’ici 7 à 10 jours et n’exclut pas d’immobiliser l’entièreté de sa flotte.
La compagnie rappelle notamment les restrictions de vol imposées par certains pays. Dans d’autres pays, il est presque devenu impossible d’opérer encore des vols en raison de la mesure de ‘social distancing’, par laquelle les autorités invitent les citoyens à respecter une distance minimale entre eux. Ce qui n’est pas concevable à bord d’un avion à moins de ne le remplir qu’à moitié voire au tiers de sa capacité…
Ryanair envisage ainsi de réduire son offre de sièges de 80% en avril et mai, mais n’exclut pas de maintenir tous ses appareils au sol. La compagnie à bas coûts affirme disposer de suffisamment de liquidités, mais elle va tout de même prendre des mesures afin de limiter les dépenses opérationnelles: report des investissements, gel de l’embauche, encourager le personnel à prendre congé, suspension temporaire de contrats, etc.
‘Nous collaborons avec notre personnel et les syndicats dans tous les pays européens afin d’appréhender cette crise exceptionnelle et sans précédent’, commente la compagnie dans un communiqué. L’impact de cette crise est encore difficile à évaluer, ajoute-t-elle.
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