La croissance économique de la Chine en 2025 : Le ralentissement suscite des inquiétudes et des perspectives


Principaux renseignements

  • La croissance économique de la Chine en 2025 devrait être bien inférieure à l’objectif de 5 % et pourrait n’atteindre que 2,5 à 3 %.
  • Ce ralentissement serait dû à une forte baisse des investissements en immobilisations et à une faible activité dans le secteur privé.
  • Malgré une production industrielle stable, la consommation est restée faible

Selon le groupe de réflexion Rhodium Group, la croissance économique de la Chine en 2025 aurait été nettement inférieure à l’objectif officiel d’environ 5 pour cent. Alors que les décideurs politiques devraient annoncer que l’objectif de croissance pour l’ensemble de l’année a été atteint lors de leur session parlementaire annuelle en mars, un rapport du groupe Rhodium suggère que la croissance pourrait avoir été aussi faible que 2,5 à 3 pour cent, soit environ la moitié du taux officiellement prévu.

Possibles conséquences

Une forte baisse des investissements en actifs fixes au second semestre 2025 explique cet écart. Le rapport souligne des incohérences dans les données et questionne : les calculs officiels du PIB ont-ils correctement intégré des paramètres comme la baisse des ventes de terrains et les achats d’équipements d’occasion ?

L’insuffisance potentielle de la croissance pourrait avoir des conséquences importantes sur les perspectives économiques de la Chine. Il pourrait compromettre la capacité de Pékin à évaluer avec précision l’urgence de la mise en œuvre de mesures visant à éviter un ralentissement et à déterminer sa force de négociation dans les pourparlers commerciaux avec les États-Unis.

Le ralentissement devrait se poursuivre

À l’horizon 2026, le groupe Rhodium prévoit une croissance encore plus lente, comprise entre 1 et 2,5 pour cent, soit nettement moins que les prévisions du FMI (4,5 pour cent). Le rapport souligne l’anomalie historique qui consiste à atteindre une croissance du PIB réel de 5 pour cent tout en connaissant une déflation persistante, un phénomène observé en Chine pendant dix trimestres consécutifs.

Un examen plus approfondi des indicateurs économiques permet de mieux comprendre les performances de la Chine en 2025. L’activité industrielle est restée stable avec une production constante, mais la dynamique du secteur privé est restée à la traîne. Alors que la production manufacturière a augmenté modestement, les entreprises industrielles privées ont connu une croissance plus lente que les entreprises contrôlées et détenues par l’État. Cette divergence met en évidence le décalage entre une production industrielle robuste et une demande intérieure faible.

La consommation reste timide

La consommation est apparue comme le maillon le plus faible en 2025, les ventes au détail progressant à un rythme anémique. Malgré la résistance de la consommation liée aux services et de la vente au détail en ligne, les dépenses globales des ménages sont restées modérées en raison de facteurs tels que la disparition des subventions à la reprise, la faiblesse des attentes en matière de revenus et le taux de chômage élevé chez les jeunes. Cela suggère que la confiance, plutôt que les liquidités, est la principale contrainte qui pèse sur la demande des consommateurs.

L’investissement, en particulier dans le secteur de l’immobilier, a considérablement freiné la croissance tout au long de l’année 2025. Les investissements dans le développement immobilier, les nouvelles mises en chantier, les ventes de biens immobiliers et le financement des promoteurs ont tous fortement diminué. L’absence d’un creux cyclique clair sur le marché de l’immobilier soulève des inquiétudes quant à son impact à long terme sur la confiance, les finances des gouvernements locaux et l’appétit des banques pour le risque.

Les exportations sauvent la mise

Alors que les exportations ont servi de force stabilisatrice pour l’économie chinoise en 2025, aidant à compenser la faible demande intérieure, les analystes mettent en garde contre une dépendance excessive à l’égard des facteurs externes. La trêve commerciale conclue entre Xi et Trump fin octobre a réduit la pression tarifaire immédiate, mais son plein impact sur les flux commerciaux reste à voir. L’examen minutieux par les principaux partenaires commerciaux de l’important excédent commercial de la Chine met également en évidence les limites d’une croissance tirée par les exportations.

À l’horizon 2026, la plupart des prévisions de base tablent sur un nouveau ralentissement de la croissance. Le défi pour la Chine consiste à trouver des compromis entre des priorités concurrentes telles que la sécurité et le développement, l’orientation de l’État et le dynamisme du secteur privé, les objectifs de modernisation à long terme et les pressions sur les moyens de subsistance à court terme. L’année 2026, qui marque le début du 15e plan quinquennal et qui précède le congrès du parti de 2027, est une année cruciale pour la Chine, qui doit trouver un équilibre entre la stabilité et le contrôle, d’une part, et les mesures de confiance visant à renforcer la demande intérieure, d’autre part. (uv)

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