À la fin du mois de janvier, les réserves de gaz en Europe sont encore remplies à plus de 80 %. Et ce, malgré une vague de froid en Europe occidentale à la mi-janvier.
La crise européenne du gaz naturel qui n’en était pas une

Pourquoi est-ce important ?
Les États membres de l'Union européenne tentent depuis près d'un an de trouver des fournisseurs de gaz naturel autres que la Russie depuis que cette dernière a envahi son voisin ukrainien. Cela s'est toutefois avéré difficile au début, car 40 % de tout le gaz naturel importé provenait du territoire du dictateur Vladimir Poutine. Une véritable crise se profilait sur le continent, mais elle ne s'est finalement pas matérialisée.L’essentiel : la situation est bien meilleure qu’en janvier 2022, où les stocks de gaz n’étaient remplis qu’à 53 %.
- Même dans les années précédentes, 80 % est un niveau inédit. La moyenne des cinq dernières années se situe autour de 65 % à la fin du mois de janvier.
- Au cours des prochains mois suivants, les stocks chuteront, mais la tendance est là aussi meilleure. Le niveau le plus bas a été atteint l’année dernière, lorsque seulement 26 % des capacités ont été utilisées en mars. Cette année, cependant, il semble que 50 % ou plus soit réaliste.
- L’année prochaine, il sera donc beaucoup moins difficile de reconstituer les stocks. En effet, cette année, il y a eu un mouvement de panique pendant l’été parce que les stocks étaient si bas en mars. En 2023, il est peu probable que ce soit le cas.
- Ainsi, la pression à la baisse sur les prix du gaz devrait se poursuivre. Au moment de la rédaction du présent document, le prix TTF du gaz naturel (le prix de référence pour le marché européen) est d’environ 54,5 euros par mégawattheure (MWh). Lors du pic de l’été dernier, ce prix était plus de six fois supérieur.
Mieux que prévu
Le contexte : Un concours de circonstances.
- Tout d’abord, il y a eu l’abondance de gaz naturel liquéfié (GNL) que l’Europe a pu importer ces derniers mois pour compenser la perte de l’approvisionnement russe. En conséquence, les installations d’importation ont même été surchargées, obligeant les navires à faire la queue devant les ports européens pour décharger leurs cargaisons.
- Cette période a été suivie d’un hiver très doux (jusqu’à présent). En fait, fin décembre et début janvier, les températures étaient si douces que l’Europe a pu reconstituer ses réserves de gaz au lieu de les épuiser. Au cours des années passées, ce n’était pas le cas.
- Les mesures visant à réduire la consommation semblent également avoir eu un effet. Même pendant les périodes les plus froides, les Européens ont utilisé beaucoup moins de gaz naturel que d’habitude.
- Un autre coup de chance a été la situation en Asie, notamment en Chine. En raison des mesures strictes du COVID l’année dernière, la demande de gaz naturel était assez faible dans l’Empire du Milieu. La Chine avait même acheté trop de gaz naturel à la Russie, qu’elle a ensuite expédié en Europe.
(JM)