La Commission européenne a proposé de verser 6.000 euros par migrant aux États membres qui accepteront d’accueillir ces personnes dans des centres contrôlés qu’ils devront créer sur leur territoire. De cette manière, l’Institution cherche à sauver l’accord sur les migrants conclu en juin.
En effet, à la fin du mois de juin, les États membres s’étaient entendus sur la création, sur une base volontaire, de “centres contrôlés” pour la prise en charge des migrants accostant sur les rivages européens. Ces centres devaient permettre de dissocier les réfugiés susceptibles de bénéficier d’une protection internationale des migrants économiques, ces derniers devant être rapatriés.
De bonnes intentions… mais aucune action
L’Italie, la France et l’Allemagne avaient alors déclaré ouvertement qu’elles n’avaient guère l’intention de créer de tels centres, et n’ont effectivement pris aucune mesure dans ce sens… Tout comme les autres membres du bloc. Depuis le sommet, aucun centre n’a été ouvert.
Constatant cet échec, Bruxelles a indiqué qu’elle était prête à prendre en charge le coût financier total des centres et qu’elle pourvoirait même aux besoins en personnel pour les gérer. Un responsable de l’UE a même précisé que la Commission disposait de “centaines de millions” à consacrer à ce projet.
L’Italie a rouvert ses ports temporairement
Cette décision intervient également après que le gouvernement italien a refusé à plusieurs reprises d’ouvrir les ports du pays à des navires transportant les migrants recueillis en Méditerranée. Toutefois, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a fait volte-face cette semaine, et expliqué qu’il acceptait d’ouvrir temporairement les ports du pays à ces bateaux de sauvetage en août, le temps que le bloc élabore une nouvelle politique.
Mais lors de l’annonce de cette nouvelle proposition de l’UE, le ministre de l’Intérieur italien a fait savoir qu’il n’était toujours pas intéressé : “S’ils veulent donner de l’argent à quelqu’un d’autre, qu’ils le fassent. L’Italie n’a pas besoin de charité”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter: “Nous voulons mettre un terme aux arrivées, afin de traiter les dossiers des centaines de milliers de personnes [arrivées en Italie précédemment]. Nous ne demandons pas d’argent mais de la dignité, et nous en viendrons à bout de nos propres mains.”
L’Espagne est maintenant le pays membre qui accueille le plus de migrants secourus en mer
Si l’UE met effectivement son plan à exécution, l’Espagne en serait probablement le plus gros bénéficiaire, puisque rien que sur la semaine dernière, ce pays a accueilli plus de 1.200 migrants secourus en Méditerranée. La France, le Portugal, les Pays-Bas et Malte ont également accueilli un nombre plus faible de migrants au cours de ces dernières semaines.
La Commission a également émis l’idée d’accorder une aide financière et opérationnelle aux pays bordant le sud de la Méditerranée hors de l’UE prêts à prendre en charge les migrants refoulés d’Europe dans des “plate-formes de débarquement”. Lors du sommet du mois de juin, ce projet avait également été évoqué, mais n’avait pas été assorti d’incitations financières, et tous les pays potentiellement candidats (l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et l’Albanie) avaient formellement décliné l’invitation.