Le ministre chinois des Affaires étrangères a également appelé la communauté internationale à travailler avec les talibans « de manière rationnelle et pragmatique », lors d’une réunion à Doha, au Qatar.
L’Empire du Milieu a été l’un des premiers pays à communiquer avec les talibans après leur prise du pouvoir en Afghanistan. Une main tendue vers les extrémistes certainement liée aux nombreuses richesses dont regorge le pays. Et malgré les nombreux obstacles qui se dressent sur sa route, la Chine entend bien en tirer profit. C’est certainement pourquoi Pékin a réitéré son engagement envers les talibans en leur promettant son aide pour « reconstruire le pays », lors d’une réunion de haut niveau entre les deux parties, à Doha, au Qatar. On peut aisément imaginer que la Chine négocie l’un ou l’autre avantage en contrepartie.
Lors de son entrevue avec les nouveaux dirigeants afghans, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a également réitéré ses appels aux États-Unis pour qu’ils lèvent ses sanctions contre les talibans, soulignant combien l’économie se détériorait dans le pays. Il a également appelé la communauté internationale à travailler avec les nouveaux dirigeants du pays « de manière rationnelle et pragmatique », rapporte Bloomberg sur base des informations de l’agence de presse officielle Xinhua.
Éviter une alliance avec les Ouïghours du pays
L’Afghanistan compte un nombre important de ressources: lithium, pétrole, cobalt, cuivres, mais aussi lapis-lazuli ou encore de l’opium. Ces dernières représentent des millions de dollars potentiels, malheureusement, le pays souffre d’un manque flagrant de structures adéquates pour les exploiter. C’est là que la Chine pourrait tomber à pic.
« La Chine est intéressée par un engagement économique en Afghanistan et par l’extension de sa Belt and Road, y compris la reconstruction et l’investissement dans les ressources minérales inexploitées de ce pays enclavé », indiquait Ekta Raghuwanshi, analyste de Stratfor pour l’Asie du Sud, à CNBC en septembre dernier.
L’insécurité qui règne désormais dans le pays suite au retrait des forces armées américaines, à la prise du pouvoir des talibans, mais aussi aux tensions qui existent entre les différentes régions de l’Afghanistan dirigées par des groupes extrémistes de niveau variable pourrait tout de même nuire aux supposées affaires de la Chine. C’est sans doute pourquoi elle tente de calmer le jeu et de faire appel à la communauté internationale.
Mais si Pékin voit l’Afghanistan comme un distributeur à billets, la Chine se méfie également des talibans. Les idées des extrémistes pourraient en effet séduire les Ouïghours chinois, une communauté musulmane réprimée violemment par Pékin, entrainant des tensions dans le pays.
Il faudra donc voir comment évolue la relation entre la Chine et les talibans sur le long terme.