Fin juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé son taux d’intérêt de 50 points de base, un changement de politique majeur et attendu. Plus tard cette semaine, nous pourrions en savoir plus sur une éventuelle deuxième hausse des taux.
Mardi, l’indice des directeurs d’achat (PMI) pour la zone euro sera à nouveau publié. Il en ressortira probablement, sur base des indicateurs de confiance des entreprises en Allemagne, en France et en Italie, que la production économique du secteur privé dans la zone euro s’est contractée pour le deuxième mois consécutif.
Une mise à jour des performances économiques de l’Allemagne au deuxième trimestre sera, elle, publiée jeudi. Elle indiquera si la contraction de l’économie allemande, qui souffre particulièrement de la hausse des coûts énergétiques et d’une pénurie d’approvisionnement, est négligeable ou commence à devenir incontrôlable. Les dépenses de consommation pourraient encore être suffisamment fortes pour maintenir l’économie allemande à flot pour le moment, mais la plus grande économie de la zone euro connaît incontestablement un ralentissement.
Ces données seront essentielles pour les décisions de politique monétaire de la BCE. Le 21 juillet, la banque centrale a déjà relevé ses taux d’intérêt de 50 points de base afin de freiner la hausse de l’inflation en euros – une mesure plus radicale que ce que la plupart des analystes avaient initialement prévu.
« Une forte augmentation est notre scénario de base »
La BCE a précédemment indiqué qu’une « nouvelle normalisation » pourrait suivre en septembre, sans divulguer plus de détails. Cependant, la prochaine réunion de la BCE est déjà dans trois semaines et nous ne savons toujours pas ce que l’institution prévoit, écrit Bloomberg.
Il existe toutefois des moyens de mieux comprendre la pensée de la BCE. Jeudi, par exemple, le procès-verbal de la dernière réunion de l’institution en juillet sera publié.
« Le procès-verbal de la réunion de la BCE du 21 juillet pourrait fournir un indice permettant de savoir si les investisseurs doivent se préparer à une nouvelle hausse des taux de 50 points de base en septembre. Compte tenu des pressions inflationnistes généralisées, une forte augmentation est notre scénario de base », estime Maeva Cousin, économiste chez Bloomberg.
« Il est temps d’agir »
En outre, plusieurs membres de la BCE, qui travaillent sur les décisions relatives aux taux d’intérêt, participeront au symposium économique de Jackson Hole, dans le Wyoming, du 25 au 27 août. Il s’agit de la réunion annuelle organisée par la Fed américaine depuis 1978 pour rassembler des banquiers, des économistes et des financiers du monde entier.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, et Joachim Nagel, président de la Bundesbank, se rendront dans le Wyoming pour partager leurs points de vue sur la politique monétaire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, ne sera toutefois pas présente.
Mme Lagarde s’est récemment exprimée avec force sur les objectifs de la BCE. « Nous devons ramener l’inflation à 2 % à moyen terme. Il est temps d’agir », a-t-elle déclaré.