Les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté plus que prévu en décembre. C’est ce qu’ont montré vendredi les chiffres préliminaires d’Eurostat.
Le taux d’inflation était de 5,0 % en décembre. En novembre, ce taux était de 4,9 % et en octobre de 4,1 %. L’attente des économistes pour décembre était de 4,7 %.
L’économiste Volker Wieland, professeur d’économie monétaire à l’université de Francfort, a critiqué la passivité de la BCE dans une interview accordée au Wirtschaftswoche. Selon lui, exclure une éventuelle hausse des taux d’intérêt en 2022 reste difficile à justifier. « Compte tenu des erreurs d’appréciation de l’évolution de l’inflation, il est très risqué de lier la politique monétaire actuelle à des prévisions qui portent si loin dans le futur ». Il conseille à la BCE de suivre l’exemple de la Réserve fédérale américaine. Cela signifie qu’il faut commencer à réduire les taux d’intérêt dès 2022 au lieu de 2023 ou même 2024.
Wieland est loin d’être une exception. De plus en plus d’experts réfutent la thèse de la BCE selon laquelle la hausse des prix n’est qu’un phénomène temporaire. Dirk Jandura, le président de l’Association des grossistes, du commerce extérieur et des services allemands (BGA), est clair : « La BCE n’en fait pas trop peu, elle fait mal les choses. »
L’Allemagne, pays de l’orthodoxie budgétaire et de la stabilité financière, est particulièrement touchée par l’inflation, à 3,5% sur l’année 2021, avec un pic à 6% en novembre.
Jim O’Neill, ancien économiste en chef et président de Goldman Sachs Asset Management, est du même avis. Dans la même publication, il met en garde contre ce qu’il appelle « une adhésion déplacée à une politique monétaire ultra-expansive ». « Le retour à un ratio dans lequel les taux d’intérêt corrigés par l’inflation correspondent dans une certaine mesure à la croissance potentielle des économies est attendu depuis longtemps. »
FED : « La fin de l’ère des taux d’intérêt nuls est proche »
Le compte rendu de la dernière réunion de la FED, mercredi, a agité les marchés. Les plus grands perdants sont les valeurs technologiques et de croissance. La hausse des taux d’intérêt pèse sur les bénéfices futurs. Mais il s’agit au moins d’un langage clair : la fin de l’ère des taux d’intérêt nuls est proche. Les achats massifs d’obligations par la Fed vont cesser. La feuille de route vers la normalité est prête.
Au contraire de la BCE.