La Banque d’Angleterre critiquée pour sa vente agressive d’obligations


Principaux renseignements

  • Les anciens membres du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre préconisent de réduire ou d’arrêter le resserrement quantitatif (QT) afin de réduire la pression sur les coûts d’emprunt du gouvernement britannique.
  • Les inquiétudes concernant l’impact du resserrement quantitatif sur le marché obligataire volatil et son potentiel à entraver la planification budgétaire du chancelier Reeves sont à l’origine des appels en faveur d’une approche plus prudente.
  • La réduction du QT pourrait soulager le chancelier en atténuant la pression sur les rendements des obligations à long terme et en permettant au Trésor d’économiser l’argent dû à la vente d’obligations à perte.

D’anciens membres du comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre exhortent l’institution à reconsidérer son programme agressif de vente d’obligations, connu sous le nom de resserrement quantitatif (QT), afin d’alléger la pression sur les coûts d’emprunt du gouvernement britannique.

Coûts d’emprunt au plus haut niveau depuis 27 ans

Alors que les coûts d’emprunt à long terme atteignent leur plus haut niveau en 27 ans, plusieurs économistes estiment que la réduction ou même la suspension des ventes d’obligations pourrait apporter un important soulagement à la chancelière Rachel Reeves à l’approche de son budget d’automne crucial. Bien que la Banque d’Angleterre ait initialement attribué la hausse des coûts d’emprunt à des facteurs mondiaux, elle a reconnu le rôle joué par son programme de vente d’obligations de 100 milliards de livres sterling (115,68 milliards d’euros), conçu pour mettre fin à la politique d’assouplissement quantitatif de l’ère post-crise.

La pression sur l’économie est palpable, et l’on s’attend à ce que la Banque maintienne son taux de base à 4 pour cent, mais signale potentiellement un ralentissement des ventes d’obligations au cours de l’année prochaine. Cette décision cruciale intervient dans un contexte de publication d’une multitude de données économiques, notamment des rapports sur le marché de l’emploi et l’inflation, qui influenceront fortement la planification budgétaire de Reeves.

Les inquiétudes concernant la volatilité dominent le débat

Les inquiétudes concernant l’impact du QT sur le marché obligataire déjà volatile incitent à une approche plus prudente. Michael Saunders, un ancien membre du comité de politique monétaire qui travaille aujourd’hui à Oxford Economics, suggère de réduire les cessions d’obligations en raison de la « faiblesse et de la volatilité » du marché des gilts. Un autre ancien membre anonyme du comité de politique monétaire insiste sur la nécessité de réduire le programme de vente, en déclarant que l’absence d’une telle mesure témoignerait d’un manque de connaissance des conditions actuelles du marché obligataire mondial.

L’intervention de la Banque pendant la crise financière a consisté à racheter des obligations d’État britanniques pour faire baisser les coûts d’emprunt. Ce programme d’assouplissement quantitatif, d’une valeur totale de 895 milliards de livres sterling (1 051 milliards d’euros), est actuellement déconstruit via des ventes actives et l’échéance naturelle des dettes. Malgré la vente d’environ 100 milliards de livres (117 milliards d’euros) d’obligations au cours de l’année écoulée, la Banque détient toujours un portefeuille d’environ 560 milliards de livres (658 milliards d’euros), dont la majeure partie a été vendue avec des pertes.

Soulagement potentiel pour le chancelier

Avec les coûts d’emprunt à long terme à leur plus haut niveau depuis 27 ans, ces économistes estiment que réduire voire arrêter la vente d’obligations pourrait grandement soulager la chancelière Rachel Reeves à l’approche de son budget d’automne crucial. Bien que la Banque ait d’abord attribué la hausse des coûts d’emprunt à des facteurs mondiaux, elle a reconnu le rôle de sa politique de vente d’obligations de 100 milliards de livres sterling (115,68 milliards d’euros) visant à mettre fin à l’assouplissement quantitatif de l’ère de crise.

La réduction du programme de QT pourrait soulager la chancelière en diminuant la pression sur les rendements à long terme des gilts et en permettant au Trésor d’économiser de l’argent sur les pertes résultant de la vente d’obligations à un prix inférieur à leur coût d’achat. Andrew Sentance, ancien membre du Comité de politique monétaire, soutient une réduction du programme à environ 70 milliards de livres sterling (82 milliards d’euros), conformément aux attentes du marché. Il met en garde Reeves contre toute confiance excessive dans les bonnes nouvelles et souligne que la principale responsabilité de la Banque reste la maîtrise de l’inflation.

Tendances positives et solutions alternatives

Malgré ces préoccupations, une récente enquête de Make UK souligne une tendance positive dans le secteur manufacturier au cours du troisième trimestre, avec une augmentation de la production et des commandes à l’exportation. Bien que cette nouvelle apporte un peu d’espoir, Stephen Phipson, directeur général de Make UK, reconnaît que la croissance durable reste incertaine. Le groupe de réflexion IPPR estime que l’arrêt des ventes actives pourrait permettre au Trésor d’économiser plus de 10 milliards de livres sterling (11,56 milliards d’euros) par an, alignant ainsi la politique de la Banque sur celle de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne.

Cependant, conserver les obligations a un coût, car les intérêts perçus sur le portefeuille de gilts sont inférieurs aux intérêts versés sur les réserves des banques commerciales. Cette situation a suscité des appels à des solutions alternatives, telles que l’augmentation des taxes sur les banques bénéficiant de soldes de réserves élevés ou l’ajustement des taux d’intérêt payés sur certaines réserves des banques commerciales. (uv)

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