Principaux renseignements
- Kim Jong-un a exprimé sa volonté de négocier avec les Etats-Unis, mais seulement si Washington abandonne sa demande de dénucléarisation complète.
- La Corée du Nord condamne les exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, qu’elle considère comme des préparatifs agressifs en vue d’une invasion.
- Le président Lee Jae-myung propose une approche plus pragmatique en se concentrant sur l’arrêt du développement de nouvelles armes nucléaires plutôt que sur la poursuite d’un désarmement complet.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s’est dit ouvert à des négociations avec les Etats-Unis, mais seulement si Washington abandonne son insistance sur une dénucléarisation complète. S’exprimant lors d’une session de l’Assemblée populaire suprême, Kim a laissé entendre qu’une véritable coexistence pacifique était possible si les États-Unis acceptaient le statut nucléaire de la Corée du Nord comme une réalité. Il a évoqué avec émotion ses précédentes rencontres avec président Donald Trump, soulignant les souvenirs positifs de leurs rencontres.
Bien que Trump et le président sud-coréen Lee Jae-myung aient exprimé leur intérêt pour une rencontre avec Kim Jong-un, la Corée du Nord a condamné les exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, les qualifiant de répétitions agressives en vue d’une invasion. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, a fait écho à ce sentiment, critiquant les exercices comme des provocations inconsidérées.
Le président Lee propose une approche pragmatique
Le président Lee a proposé une approche plus pragmatique des négociations avec la Corée du Nord. Il a plaidé pour un objectif réaliste d’arrêt du développement de nouvelles armes nucléaires au lieu de poursuivre l’objectif irréalisable d’un désarmement complet. Lee a reconnu que les sanctions se sont avérées inefficaces pour dissuader les ambitions nucléaires de la Corée du Nord et a fait valoir qu’il serait bénéfique de se concentrer sur l’arrêt des progrès nucléaires tout en maintenant l’objectif à long terme de la dénucléarisation.
La position de Lee reflète la reconnaissance croissante du fait que les moyens de pression traditionnels n’ont pas réussi à freiner le programme nucléaire de la Corée du Nord. Les sanctions, imposées par les Nations unies il y a près de vingt ans, n’ont pas empêché Pyongyang de développer son arsenal, qui s’accroît, selon les estimations, de 15 à 20 nouvelles armes par an. Kim Jong-un a promis d’accroître considérablement les capacités nucléaires de son pays pour se défendre contre des forces perçues comme hostiles.
Avertissements sur la course mondiale aux armements
Cette escalade des tensions coïncide avec les avertissements de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) concernant le risque d’une course mondiale aux armements entre les nations dotées de l’arme nucléaire. Par ailleurs, les récentes rencontres de Kim Jong-un avec le dirigeant chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine soulignent les efforts qu’il déploie pour renforcer ses liens avec ses alliés traditionnels. Ces alliances visent à contrebalancer l’influence des États-Unis dans la région.
L’intensification des activités d’essai de Kim au cours des dernières années, avec la présentation d’armes capables d’atteindre les alliés américains et même le continent américain, est considérée comme une manœuvre stratégique visant à faire pression sur Washington pour qu’il reconnaisse la Corée du Nord comme une puissance nucléaire. En démontrant les capacités militaires de son pays et en cultivant des partenariats avec la Russie et la Chine, Kim cherche à peser dans les négociations futures et à obtenir des concessions économiques et sécuritaires à partir d’une position de force. (uv)
Suivez également Business AM sur Google Actualités
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

