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La gauche française menace de se diviser après que Jean-Luc Mélenchon a demandé une procédure de destitution contre Emmanuel Macron

La gauche française menace de se diviser après que Jean-Luc Mélenchon a demandé une procédure de destitution contre Emmanuel Macron
Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron – Getty Images

En France, un nouveau Premier ministre doit encore être trouvé après les élections législatives. Différents politiciens ont des idées divergentes à ce sujet. Le politicien d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon exige maintenant que le président Emmanuel Macron soit destitué si son candidat n’est pas nommé Premier ministre.

Contexte : Divers partis de gauche se sont unis sous le nom de Nouveau Front Populaire. Cette coalition a remporté les élections législatives françaises, obtenant 182 sièges.

  • Cependant, en raison de la diversité des partis de gauche, il existe de grandes différences internes. Jean-Luc Mélenchon, président du parti radical La France Insoumise, est connu pour son attitude intransigeante. Tous les partis de gauche du bloc ne sont donc pas disposés à collaborer avec lui pour former un gouvernement.
  • Le président Emmanuel Macron a perdu les élections avec son bloc de centre. Il doit maintenant choisir un nouveau Premier ministre. L’actuel Premier ministre, Gabriel Attal, a présenté sa démission mais reste en fonction jusqu’à ce qu’un successeur soit nommé. Macron recherche un candidat de consensus large, estimant qu’un centriste serait plus à même de diriger l’Assemblée nationale.
  • Pendant ce temps, le bloc de gauche, composé de Verts, de socialistes et de communistes, espère que Lucie Castets deviendra la nouvelle Première ministre. Après leur victoire, ils estiment qu’il est normal qu’une personne de leur bloc soit nommée à ce poste, plutôt qu’une figure centriste. Mélenchon soutient également cette idée.

Un éditorial fait sensation

Dans l’actualité : Mélenchon ajoute soudainement une conséquence supplémentaire à cette recherche.

  • Dans un éditorial publié dans le journal La Tribune, Jean-Luc Mélenchon demande que l’exigence de la gauche soit respectée. Si Macron ne le fait pas, Mélenchon souhaite que le Parlement ouvre une enquête sur le président. Car « le refus de reconnaître les élections législatives et la décision de les ignorer constituent une violation condamnable des exigences fondamentales du mandat présidentiel », écrit-il dans cet article. Le texte a été co-signé par Manuel Bompard et Mathilde Panot, figures de proue du parti.
  • En réalité, les trois demandent le lancement d’une procédure de destitution. Cette exigence suscite peu d’intérêt. Pour aboutir à une destitution, les deux tiers du Parlement français doivent approuver la proposition. Et cela n’arrivera pas, selon les experts.

À noter : Même au sein de son propre bloc de gauche, Mélenchon ne trouve pas de soutien pour son idée.

  • L’entourage de Castets a fait savoir à Politico que « c’est une idée de La France Insoumise et non de Lucie ». Ils se distancient immédiatement du plan.
  • Marine Tondelier, la cheffe des Verts, a également rejeté la proposition. Elle a par ailleurs mis en garde contre l’instabilité du bloc de gauche. « La polyphonie ne doit pas devenir cacophonie. »
  • Olivier Faure, des socialistes, n’a pas non plus voulu entendre parler de cette idée. Au sein du parti, certaines voix s’élèvent pour cesser de collaborer avec Mélenchon et son parti.

Ensemble, mais divisés ?

À suivre : La gauche menace de se diviser sous l’effet des actions de Mélenchon, ce qui pourrait donner raison à Macron.

  • Macron souhaite organiser des consultations avec les différents partis pour trouver un candidat Premier ministre adéquat. L’idée du bloc de gauche était d’aller ensemble, socialistes, Verts et La France Insoumise, voir Macron et demander en bloc que Castets devienne Premier ministre. L’action de Mélenchon a cependant affaibli ce message.
  • « Si La France Insoumise ne renonce pas à cette idée, nous ne pourrons pas nous rendre ensemble à l’Élysée pour rencontrer un président qu’ils veulent destituer », estime Hélène Geoffroy, qui dirige un groupe minoritaire au sein des socialistes.
  • Les querelles à gauche renforcent l’idée de Macron qu’un candidat centriste serait préférable. Un membre de son entourage estime que « si vous ne parvenez pas à vous entendre sur quelque chose d’essentiel comme la Constitution, comment pouvez-vous imaginer gouverner ensemble ? ». Cette opinion est partagée par d’autres proches de Macron, qui pourraient en tirer profit.
  • La nomination du nouveau Premier ministre français pourrait encore prendre du temps. Les Jeux paralympiques se déroulent actuellement à Paris. Il est probable que l’annonce soit faite après leur clôture le 8 septembre.
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