Iron Man n’est plus une fiction: ce robot humanoïde peut voler à la rescousse des victimes de catastrophes naturelles

Une équipe de chercheurs italiens est en train de développer un robot humanoïde censé être déployé en cas de catastrophe naturelle. Muni d’un jet pack façon Iron Man, il doit être capable de se déplacer tant sur terre que dans les airs.

Les nouvelles technologies au service de l’humain, cela existe depuis un moment déjà. Avec, par exemple, les drones utilisés afin de cartographier un terrain où s’est produite une catastrophe naturelle, permettant de repérer les victimes et les chemins possibles pour leur venir en aide. Il y a aussi les inventions censées décupler les capacités de l’homme, comme les exosquelettes, qui ont transformé les pompiers chinois en « super-pompiers« .

Mais c’est à une échelle encore supérieure que travaille une équipe de l’institut italien de technologie (IIT): un robot humanoïde qui s’envole pour venir le plus rapidement possible porter secours aux victimes. Une fois à leur côté, il pourrait leur apporter des marchandises (du matériel de premier secours ou des vivres, par exemple) voire, mais on en est encore très loin, les transporter vers une zone sécurisée.

Deux en un

Baptisé iRonCub, ce robot italien doit, à terme, être capable de voler dans des conditions extrêmes, tout en étant capable de se maintenir au sol. Pour l’instant, ses développeurs le conçoivent avec des moteurs à réaction: deux fixés sur le dos, deux à l’extrémité de ses bras.

Cette invention combine les avantages du robot humanoïde et ceux du drone. Le premier est conçu pour manipuler le monde, mais se retrouve rapidement démuni lorsque le terrain sur lequel il évolue est soumis à de l’imprévu, comme lors d’une catastrophe naturelle. Le second ne peut pas manipuler le monde, mais il peut faire fi de son environnement (dans une certaine mesure) pour aller presque partout. En unifiant ces deux techniques avec un robot humanoïde capable de voler, les chercheurs italiens pensent révolutionner le genre.

« La robotique humanoïde aérienne permet de porter la manipulation aérienne à un niveau plus robuste et plus efficace sur le plan énergétique. En fait, la manipulation aérienne est souvent illustrée par des quadrirotors équipés d’un bras robotique. Ces robots ne peuvent pas se déplacer par des forces de contact avec l’environnement et ils ont souvent du mal à voler dans des environnements venteux tout en manipulant un objet, ce qui nécessite un contrôle précis de la position pour accomplir les tâches de manipulation. La main supplémentaire d’un robot humanoïde volant pourrait donc établir un point de contact entre le robot et l’environnement, rendant ainsi le contrôle de la position du robot plus simple et plus robuste », résume Daniele Pucci, chef du laboratoire d’intelligence artificielle et mécanique du Centre de robotique et de systèmes intelligents de l’IIT, cité par IEEE Spectrum.

Faire voler les humains

Les développeurs d’iRonCub ne sont pas obnubilés par la technologie et la robotique. En effet, ils pensent aussi que leur robot pourrait, à terme, être remplacé par l’humain. Une idée qui, soulignons-le, va à contre-courant de ce qu’on a l’habitude d’entendre.

Ainsi, les données qu’ils récolteront grâce à leur robot humanoïde volant seront mises à profit pour concevoir un exosquelette permettant aux humains de voler eux-mêmes vers le théâtre d’une catastrophe naturelle.

« Je crois vraiment que la robotique humanoïde aérienne peut servir de banc d’essai pour des exosquelettes volants actionnés pour les êtres humains », a-t-il poursuivi. « L’histoire récente du succès de Richard Browning (l’inventeur du Jet Suit) montre la faisabilité technique de ces exosquelettes actionnés futuristes. Cependant, le chemin à parcourir est encore long et nous pouvons utiliser des robots humanoïdes volants pour accélérer ce voyage et éviter de nombreux tests sur les humains », explique M. Pucci.

Pour l’instant, le petit robot n’a pas encore décollé. Mais c’est pour bientôt. Les dernières avancées concernant le projet ont été détaillées le mois dernier dans un article scientifique publié dans la revue IEEE Robotics and Automation Letters, disponible ici.

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