« La Pologne tire les conclusions du conflit en Ukraine », a déclaré le ministre de la Défense Mariusz Blaszczak. Son pays a décidé d’investir sérieusement dans l’armée, afin de la faire passer à un niveau supérieur de modernisation. Auparavant, elle avait déjà conclu un accord avec les États-Unis pour l’achat de 366 chars Abrams. Elle y ajoute maintenant une commande gigantesque auprès de la Corée du Sud.
D’ici la fin du mois, la Pologne et la Corée du Sud veulent pouvoir quitter la table des négociations. Les deux parties devraient se séparer avec contrat signé pour l’achat de plus de 580 chars sud-coréens K2 Black Panther, 670 véhicules de combat d’infanterie Redback et 48 avions d’entraînement et de combat léger F-50 auprès du fabricant Korea Aerospace Industries.
Des armes en masse
Bien que l’accord n’ait pas encore été finalisé, le site web japonais consacré à la défense Grandfleet a déjà révélé quelques chiffres. L’achat des chars et des chasseurs coûterait environ sept milliards de dollars ; les 670 Redback devraient rapporter le même montant à l’industrie de l’armement sud-coréenne.
Hyundai Rotem, le fabricant du K2 Black Panther, livrera 180 chars à la Pologne d’ici 2023, pour un coût estimé à 7,6 millions chacun. D’ici 2030, la firme fournira 400 K2 supplémentaires. Grâce à cet accord, la société devrait pouvoir remporter un total de 4,7 milliards de dollars.
Hanwha Defence, la société à l’origine des Redback, pourra également empocher une belle somme une fois l’affaire conclue. En échange de la livraison de 670 des meilleurs véhicules de combat d’infanterie, les plus modernes, entièrement conformes aux normes de l’OTAN et ayant atteint le plus haut niveau de blindage pare-balles et de résistance aux mines, l’entreprise va percevoir environ sept milliards de dollars.
Et ce n’est qu’un début
Mais la coopération avec la Corée du Sud ne se limite pas aux chars, aux véhicules blindés et aux avions d’entraînement. L’option d’acheter des obusiers K9 et des systèmes de missiles air-air KM-SAM plus tard est également envisagée. Et ce n’est pas tout : « Dans un avenir proche, nous signerons des contrats pour la livraison, entre autres, de navires chasseurs de mines, de nouvelles tourelles de canon ZZSW pour véhicules blindés (qui peuvent être télécommandées, ndlr), d’hélicoptères militaires AW149, de deux satellites d’observation et de véhicules antichars », a énuméré lundi le ministre polonais de la Défense, M. Blaszczak.
Toutefois, le pays continue également à coopérer étroitement avec les États-Unis. Les contrats pour la livraison d’un total de 366 chars américains Abrams ont déjà été signés : 116 d’entre eux sont d’occasion et servent à remplir rapidement les stocks polonais, le pays ayant lui-même fait don de 240 chars T-72 à l’Ukraine. Les 250 autres Abrams sont flambants neufs et sont attendus pour 2023.
En outre, le pays peut s’attendre à voir arriver sur son territoire, dans un avenir proche, des systèmes antiaériens Patriot, des chasseurs F-35 et les redoutables systèmes de missiles HIMARS. Et en Turquie, quelques drones Bayraktar TB2 sont en cours d’élaboration pour ce partenaire européen dans le cadre de l’OTAN.
MB