L’entreprise française OVH, spécialisée dans les serveurs informatiques, déplore un incident majeur ce mardi dans l’un de ses datacenters, un incendie ayant détruit un bâtiment et imposé la mise à l’arrêt de l’ensemble du site. Les répercussions énormes se ressentent jusqu’en Belgique.
Un pan du web belge semble aussi parti en fumée. Les pétitions d’Amnesty International restent hors-services, l’annuaire d’Avocats.be est momentanément indisponible, les mails parviennent difficilement au Centre de Prévention du Suicide. Et les sites de l’administration de l’environnement bruxelloise, de la politique scientifique fédérale (Belspo), de Bayard Milan Belgique ou encore du régulateur bruxellois pour l’énergie Brugel demeurent inaccessibles. À l’instar de milliers de petites et moyennes entreprises belges qui sont aussi hébergées sur les serveurs OVH.
Partenaire de choix pour des agences de création web en Belgique, l’entreprise française intervient dans d’innombrables sites, messageries d’e-mail, services cloud, services de téléphonie par Internet, outils de cybersécurité. Et si les solutions d’OVH apparaissent virtuelles car dématérialisées, ces dernières reposent sur des serveurs physiques bien concrets. Des équipements exposés aux risques de panne, de survoltage, d’incendie…
Or, un feu déclaré peu avant 1 heure du matin cette nuit de mardi à mercredi a ravagé un bâtiment critique du datacenter de Strasbourg. Les pompiers, intervenus immédiatement et de façon exemplaire selon OVH, ont depuis circonscrit l’incendie. Mais l’électricité sur le site a été coupée par mesure évidente de précaution et a dès lors impacté l’ensemble des services.
Toutes les équipes de l’entreprise française sont mobilisées par cet incident majeur. OVH estime pour l’instant à 18 heures la durée des travaux pour une reprise progressive des activités.
Un incendie particulièrement mal venu
La direction d’OVH se dit soulagée qu’aucun blessé ne soit à déplorer et espère pouvoir pallier l’indisponibilité de son site strasbourgeois, notamment grâce à son parc opérationnel de 15 datacenters en Europe.
‘Nous présentons nos plus sincères excuses à nos clients pour les difficultés que cet incendie leur cause. Nous nous engageons ainsi à communiquer avec la plus grande transparence sur ses causes et ses impacts’, promet OVH, qui en est encore à l’évaluation des conséquences.
Précisons que plusieurs salles du premier bâtiment voisin ont également été détruites, tandis que le contrôle des serveurs est en cours dans la troisième des quatre structures. Pour l’heure, aucun redémarrage n’est prévu.
OVH prévoit dans les deux prochaines semaines une remise en service graduelle, de multiples interventions dans ses salles réseau et sur ses fibres de liaison Paris/Frankfurt.
La coqueluche française joue en tout cas de malchance, l’incendie survenant au moment où OVH prépare son introduction en Bourse.
François Remy.