Web Analytics

La bulle des prix de l’immobilier se dégonfle en Europe, sauf en Belgique

La bulle des prix de l’immobilier se dégonfle en Europe, sauf en Belgique
Immo (Getty Images)

L’immobilier commence à sentir les effets de la crise économique actuelle, et surtout des méthodes utilisées par les banques centrales pour faire freiner l’inflation. Les prix commencent à stagner, voire baisser, dans certains pays de l’UE selon le baromètre d’Immoweb. Sauf chez nous.

Pourquoi est-ce important ?

Si l'inflation impacte directement le pouvoir d'achat des ménages, les moyens mis en œuvre pour tenter de l'enrayer - les hausses des taux d'intérêt - ont un impact direct sur la capacité à emprunter. Or, dans notre pays comme dans tant d'autres, c'est sur les crédits que repose le secteur immobilier.

Chaque trimestre depuis 2022, Immoweb, la plus grande plateforme immobilière de Belgique, publie son rapport sur l’état du marché immobilier en Europe. Le dernier vient de paraître, et il permet de comparer l’évolution du secteur en Belgique sur les trois premiers mois de 2023 par rapport à nos voisins.

Mauvais climat pour emprunter

  • Les taux d’intérêt applicables à l’acquisition d’un logement continuent à grimper dans tous les pays étudiés par Immoweb – attention, l’agence n’a pas encore un accès à des données fiables et actualisées pour l’ensemble de l’UE, et ne peut donc se consacrer qu’à une poignée de pays.
  • Durant les trois derniers mois, les taux d’intérêt pour les prêts au logement ont connu une augmentation moyenne de 0,5 point de pourcentage, un chiffre inférieur à l’augmentation de 0,8 point de pourcentage enregistrée dans le rapport précédent.

Face à cette hausse du coût de l’emprunt, sans surprise, le nombre de ceux-ci diminue dans la majorité des différents pays étudiés. Et notre pays est le second plus touché.

  • Les plus fortes baisses en glissement annuel du volume de production annuelle de crédits s’observent en Allemagne (-21 %) et en Belgique (-19 %).
  • L’Espagne et le Portugal sont les seuls pays à faire état d’une croissance positive en glissement annuel, respectivement de +4 % et+5 %.
  • Une tendance générale à la baisse qui s’est accélérée ces trois derniers mois : -54 % en Allemagne par rapport à février 2022, mais aussi -39% en Belgique, et -37% en France.

Les bulles se dégonflent, sauf chez nous

Un si mauvais climat pour l’emprunt devrait logiquement entrainer une baisse des prix des logements, après souvent des années de tarifs immobiliers particulièrement élevés dans de nombreux pays, dont le nôtre. Mais on ne voit pas encore cet effet logique partout, et en tout cas pas chez nous.

  • En France, les prix se tassent. Les prix accusent un léger recul de -0,5 % dans l’hexagone, avec de grandes diversités régionales (Paris : -3,9% en glissement annuel).
  • En Allemagne, la baisse se confirme et devient significative : en moyenne, -2,2 % pour les maisons et -4,3 % pour les appartements.
  • En 2022, l’Allemagne et le Grand-Duché du Luxembourg étaient les seuls pays à avoir
    enregistré une baisse des prix de -2,7 % et de -0,4 % respectivement.

Pourtant, en Belgique les prix résistent : ils affichent une hausse modérée de +0,9 %, en moyenne durant le premier trimestre de l’année 2023. Une hausse d’ailleurs similaire pour les maisons comme pour les appartements.

  • Ce chiffre représente la moitié de la croissance enregistrée durant les premiers trimestres des deux
    années précédentes, qui ont connu une hausse moyenne des prix de +1,9 %.
  • En un an, les prix des propriétés ont augmenté respectivement de 3,6 % et de 3,5 % en Flandre et en Wallonie, mais « seulement » de 2,6% à Bruxelles.
  • Au niveau provincial, le classement de ce trimestre est dominé par le Brabant flamand (+1,8 %), lui-même talonné par la Flandre-Orientale (+1,6 %) et le Luxembourg (+1,4 %).
  • De l’autre côté du classement, les provinces du Limbourg (+0,4 %), du Brabant wallon (+0,3 %) et d’Anvers (+0,2 %) ont enregistré des hausses plus modestes.

Plus d'articles Premium
Plus