Après un gel des embauches, IBM enfonce le clou : son IA sera capable d’effectuer « 30 à 50% du travail de bureau répétitif »

Après avoir annoncé que 7.800 de ses emplois sont menacés par ses outils d’IA, IBM met de l’huile sur le feu et prédit désormais que la technologie prendra bientôt en charge les « processus répétitifs de back-office » des travailleurs humains.

L’essentiel : Arvind Krishna, directeur d’IBM, a déclaré qu’une nouvelle version de son IA « watsonx » pourra « facilement prendre en charge entre 30 à 50% du volume du travail de bureau répétitif ».

  • Selon lui, l’IA est capable d’accomplir ces tâches avec une compétence égale ou supérieure à celle des humains.
  • « Nous pensons que ce projet sera mis en œuvre dès cette année et qu’il portera pleinement ses fruits au cours des trois à cinq prochaines années« , a-t-il ajouté.

Plus de détails : mardi, IBM a révélé plusieurs nouvelles initiatives en matière d’IA, dont un outil capable de mesurer les émissions de carbone et une nouvelle infrastructure sur IBM Cloud spécialement conçue pour les applications liées à l’IA.

  • Krishna a souligné que ces outils seraient intégrés de manière fluide dans divers rôles au sein de l’entreprise, tels que le service client, les opérations informatiques et la cybersécurité.
  • Watsonx permettra aux entreprises de construire des modèles d’IA en fonction de leurs propres besoins, selon Krishna.
  • Pour ce faire, IBM s’associe à HuggingFace, une startup d’IA, en travaillant avec ses bibliothèques open-source.
  • L’entreprise a d’ores et déjà retenu la NASA, Meta et Wix comme clients.
  • Le nouveau watsonx sera disponible en juillet 2023.

Une révolution ou une catastrophe pour l’emploi ?

Le contexte : Le développement de l’intelligence artificielle suscite des passions déchaînées, avec d’un côté ceux qui redoutent une suppression massive d’emplois, et de l’autre, ceux qui crient à une révolution créatrice de milliers de postes. C’est le cas d’IBM, bien que l’entreprise ait annoncé un gel des recrutements.

« Nous sommes confrontés à une pénurie de main-d’œuvre dans le monde réel, en raison du problème démographique auquel le monde est confronté. Nous devons donc disposer de technologies qui nous aident. »

Avind Krishna, CEO d’IMB, dans le Financial Times
  • « Je pense qu’il y a une possibilité que le ChatGPT nous rende beaucoup plus productifs dans les tâches faciles, mais la partie la plus difficile à comprendre est comment nous pouvons utiliser l’IA pour créer une innovation qui crée ensuite de nouvelles professions et de nouvelles industries », résume Carl Benedikt Frey, un économiste d’Oxford qui a prédit il y a dix ans que l’automatisation ferait disparaître 47% des emplois américains.
  • De son côté, Microsoft (derrière OpenAI et donc ChatGPT) pense que l’IA « créera plus d’emplois qu’elle n’en remplacera« .
  • À l’autre extrême, Goldman Sachs prévoit que 300 millions d’emplois à temps plein dans le monde pourraient être impactés par l’IA.
  • Le Forum économique mondial « tempère » et s’attend à ce qu’il y ait 14 millions d’emplois en moins d’ici à cinq ans : 83 millions de fonctions disparaîtront, tandis que 69 millions seulement seront créées.
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