Le FMI met en garde contre les « perturbations importantes des marchés du travail » dues à l’IA et appelle à une réglementation rapide. Gita Gopinath, économiste en chef du FMI, affirme que les percées de l’IA peuvent accroître la productivité et la production économique, mais que les risques sont élevés. Les milieux d’affaires tempèrent ces attentes.
« L’IA n’aura pas d’effet mesurable sur la productivité au cours des cinq prochaines années »

Pourquoi est-ce important ?
Ce que la révolution de l'IA apportera au marché du travail reste une conjecture préliminaire. Selon certains, une "révolution de la productivité" axée sur l'IA pourrait être plus importante que celle qui a suivi l'introduction des ordinateurs personnels. Malgré tout l'enthousiasme qu'elle suscite, cette percée ne se produira pas avant un certain temps.Dans l’actualité : Le FMI met en garde contre les troubles sociaux résultants des pertes d’emplois massives dues à l’automatisation. Le Fonds souhaite que des mesures soient prises pour soutenir les travailleurs concernés plutôt que de récompenser les entreprises qui remplacent les travailleurs par des machines.
- Selon le FMI, il n’est plus temps d’attendre les futures mesures politiques. Les gouvernements et les décideurs politiques doivent agir rapidement. L’économiste en chef Gita Gopinath souligne l’importance des filets de sécurité sociale. Elle souhaite également éviter les problèmes de concurrence déloyale et de protection de la vie privée liés à l’IA.
Des résultats convaincants…
Et maintenant ? Le Conference Board, un organisme mondial de recherche sur les entreprises, fait entendre un son de cloche tout à fait différent dans le Financial Times. Selon lui, la productivité ne progressera guère cette année dans les économies matures, après avoir augmenté au début de la pandémie.
- L’organisation s’attend à ce que cette faiblesse se poursuive au cours de la prochaine décennie. Cela s’explique en partie par l’augmentation des coûts du capital et par l’incertitude économique et géopolitique persistante.
- Néanmoins, les économistes sont optimistes quant aux investissements dans l’IA et aux changements sur le lieu de travail résultant de la pandémie. Ils s’attendent à ce qu’ils finissent par produire des résultats probants.
- John Haltiwanger, professeur à l’université du Maryland, est d’accord avec l’idée que les percées réalisées par l’IA grâce à de grands modèles de langage finiront par stimuler l’économie. Il note que les États-Unis traversent actuellement une période de transition similaire à celle de la fin des années 1980, lorsque l’économiste Robert Solow déclarait : « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité«
… d’ici quelques décennies
Conclusion : les changements radicaux apportés par l’IA générative peuvent éliminer « une grande partie des tâches ennuyeuses » d’un travail. Cela favorisera l’efficacité et la croissance. Toutefois, les sauts technologiques précédents ont mis des décennies à produire des avantages significatifs en termes de productivité.
- Nick Bloom, professeur à l’université de Stanford, déclare : « Le développement de la machine à vapeur, du moteur électrique, de l’ordinateur personnel et de l’internet n’a pas eu d’effet mesurable sur la productivité en l’espace de cinq ans. Il est donc difficile d’imaginer ce qui le fera. Je considère l’IA [générative] de la même manière ».