Hydrogène vert : la première usine à grande échelle pour le Benelux est sur le point de voir le jour

VoltH2, la société de l’innovateur belge en matière d’énergie André Jurres, a reçu les permis de bâtir et les permis environnementaux pour la première usine d’hydrogène vert dans le Benelux. Elle sera située à Vlissingen, aux Pays-Bas, dans la zone portuaire de la mer du Nord.

Pourquoi est-ce important ?

L'hydrogène (H2) est un vecteur énergétique potentiel sans CO2 pour de nombreuses activités industrielles et peut également alimenter les voitures, les camions, les trains et bientôt peut-être même les avions. La percée européenne dépend de deux choses : peut-on produire de l'hydrogène à grande échelle de manière durable, et y aura-t-il un réseau de pipelines à l'échelle du Continent ?

L’usine d’hydrogène, également appelée électrolyseur, fonctionnera grâce à l’électricité produite par des éoliennes en mer. Par conséquent, l’hydrogène produit sera véritablement de l’hydrogène « vert ». L’électrolyse est le processus de décomposition chimique par lequel l’hydrogène est extrait de l’eau à l’aide de l’électricité. L’hydrogène vert n’est produit que lorsque l’électricité provient d’une source durable, comme les éoliennes.

L’usine de 25 mégawatts produira jusqu’à 3 500 tonnes d’hydrogène vert par an et pourra être portée à quatre fois ce chiffre, soit 100 mégawatts ou 14 000 tonnes. Pour vous donner un ordre d’idée : avec l’énergie fournie par 1 kg d’hydrogène, une voiture peut parcourir environ 100 km.

L’installation sera construite à proximité de l’infrastructure énergétique et gazière à haute tension existante et constituera un nœud de la future dorsale européenne de l’hydrogène (European Hydrogen Backbone), le réseau de transport de l’hydrogène qui sillonnera l’Europe.

La conception de la centrale à hydrogène VoltH2 – source : Sweco

Les pionniers belges

Le projet est une collaboration belgo-néerlandaise à bien des égards. Le Belge André Jurres, qui a créé plusieurs entreprises dans le secteur de l’énergie, est le fondateur de VoltH2, qui compte également parmi ses actionnaires minoritaires la société Vision Hydrogen, cotée en bourse aux États-Unis.

« En plus de l’éolien offshore, l’hydrogène vert deviendra un élément indispensable de la chaîne ; le moment est venu de commencer par une production évolutive. Les gestionnaires de réseaux de gaz joueront un rôle central dans sa distribution. Contrairement au réseau à haute tension, l’hydrogène permettra de stocker de grandes quantités pendant des semaines/mois à l’avenir », a-t-il déclaré sur Twitter.

« Il s’agit de la première étape importante dans le déploiement d’une économie de l’hydrogène dans le Benelux », a déclaré Tom Van Den Noortgaete de Sweco Belgique dans un communiqué de presse. « L’hydrogène vert ouvre la voie à une plus grande durabilité de notre économie et de notre société. L’industrie locale peut utiliser l’hydrogène produit par VoltH2 comme feedstock (matière première, ndlr) pour l’industrie ou comme carburant pour les transports à faible émission de carbone. »

Colruyt

Un deuxième projet de VoltH2 et Sweco est également à un stade avancé d’obtention des permis. Il s’agit d’une usine d’hydrogène vert similaire à Terneuzen, qui est développée en collaboration avec Virya Energy, un véhicule de la famille d’entreprises Colruyt.

Les deux projets s’inscrivent dans la vision stratégique de la province néerlandaise de Zeeland, qui souhaite devenir une région leader en matière d’hydrogène vert.

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