La deuxième contraction consécutive de l’économie américaine n’est pas synonyme de récession. Pour preuve, les 6 facteurs qui déterminent officiellement la récession sont positifs.
Récession technique ou véritable récession ? C’était la question numéro 1 dans la presse économique la semaine dernière, après la publication des chiffres de la croissance américaine.
Après la contraction de 1,6% au premier trimestre, l’économie américaine perdait à nouveau 0,9% de croissance au deuxième trimestre. Deux trimestres de suite en recul : c’est le signe d’une récession technique.
Sauf que voilà, comme nous vous l’expliquions, seul le National Bureau of Economic Research (NBER) est habilité à déclarer l’économie américaine en récession. Pour elle, la récession est « une baisse significative de l’activité économique qui est répartie dans l’ensemble de l’économie et qui dure plus de quelques mois ».
En fait, le NBER se base sur 6 facteurs, et selon un rapport de la Bank of America (BofA) partagé vendredi dernier, ces 6 facteurs sont toujours en positif :

- Le revenu réel des ménages moins leurs dépenses
- La masse salariale non agricole
- L’emploi, mesuré par le Bureau of Labor Statistics
- La production industrielle
- Les ventes réelles des produits manufacturés et du commerce
- La consommation des ménages.
Pourquoi cette chute du PIB ?
La BofA reconnaît une certaine pression sur l’économie américaine, mais la consommation reste encourageante, tout comme le marché du travail, malgré une petite perte de vitesse en juillet. 2,7 millions d’emplois ont été créés au premier semestre, ce qui porte le taux de chômage à 3,6%. Tout à fait exceptionnel. Pour vous donner un ordre d’idée, le taux de chômage dans l’UE, qui est pourtant au plus bas, atteint près du double, à 6,6%, selon les chiffres publiés hier par Eurostat.
Mais pourquoi le PIB a-t-il été plombé alors ? La BofA l’explique par trois facteurs : l’accumulation des stocks (qui viennent se soustraire au calcul du PIB), la hausse du dollar et le ralentissement du marché immobilier.
Une question de temps
Wells Fargo s’accorde à dire que les États-Unis ne sont pas en récession, mais que cette récession arrivera : « Nous nous attendons à ce qu’une politique monétaire rigoureuse, conjuguée à une inflation toujours élevée, fasse basculer l’économie américaine dans une légère récession d’ici le premier trimestre 2023. »
Deux scénarios mettront fin à la politique monétaire plus stricte de la Fed : la baisse de l’inflation ou la récession. Ces deux issues détermineront si l’économie américaine atterrira en douceur ou en urgence.
En sachant qu’une récession, si elle n’est pas trop prononcée, n’est pas forcément une mauvaise chose. Car c’est elle, in fine, qui devrait faire baisser le thermomètre et permettre de créer un contexte favorable à une baisse de l’inflation. En d’autres termes, il vaut mieux une petite récession qu’une longue stagflation.
