Google veut incarner une IA plus éthique en labellisant les images générées artificiellement, et suggère à tout le monde de faire de même

Google nous promet un label « AI Generated » sur les images créées de toutes pièces via Shutterstock et Midjourney. Une manière de répondre à la crainte des fake news en se positionnant comme le champion de l’éthique. Mais ça ne sera pas forcément la panacée.

Pourquoi est-ce important ?

Le développement des intelligences artificielles nous offre un outil formidable, mais qui permet de nombreuses utilisations potentiellement très dangereuses. Elle peut, et c'est un exemple parmi d'autres, générer du contenu, comme des images, difficiles à différencier de véritables photos. De quoi nourrir toutes les fake news.

Dans l’actualité : Google a annoncé mercredi soir, durant sa conférence annuelle des développeurs, que l’entreprise allait labelliser les images générées par l’IA afin de permettre de les distinguer à coup sûr de véritables prises de vues réelles.

Appellation d’origine contrôlée

  • Cette mention ne sera pas visible à l’œil nu : il s’agira d’une balise, mentionnant par exemple « AI Generated with Google » a illustré la firme. Celle-ci sera lisible par les moteurs de recherche, qui pourront afficher un avertissement en conséquence.
  • Un bouton « About this image » permettra aussi de savoir où et quand la photo est apparue sur Internet, sur quels sites, dans quels articles et si elle a fait l’objet de fact-checking. Ce genre de démarche était déjà possible auparavant sur le Web, mais nécessitait en général quelques connaissances informatiques ou des outils spécifiques ; Google veut les centraliser.
  • L’approche de Google consiste à étiqueter les images lorsqu’elles sortent du système d’intelligence artificielle, au lieu d’essayer de déterminer si elles sont réelles par la suite. Les images seront ainsi classées en catégories : médias algorithmiques formés, créés par un modèle d’IA ; images composites partiellement créées à l’aide d’un modèle d’IA ; ou médias algorithmiques, créés par un ordinateur, mais ne reposant pas sur des données d’apprentissage.
  • Ce système sera implémenté sur Shutterstock et Midjourney. Ces outils sont attendus pour les mois à venir, sans plus de précision pour l’instant.

La position du champion de l’éthique

Il s’agit de l’effort le plus important déployé à ce jour par une grande entreprise technologique pour étiqueter et classer les résultats de ce que l’on appelle l’IA générative, signale CNBC. Et elle tombe alors que les inquiétudes se font vives sur les conséquences du développement des IA sur nos vies quotidiennes.

  • Nombreux sont les professionnels du secteur, parfois eux-mêmes impliqués dans le développement des intelligences artificielles, qui tirent l’alarme sur les risques pour de nombreux emplois. Mais notre rapport à la vérité risque aussi d’en prendre un coup.
  • Car pour distinguer une image faite par l’IA d’une photo réelle, il fallait jusqu’ici y aller au feeling : l’IA a du mal à tracer des mains humaines réalistes, par exemple, et elle garde une patte assez reconnaissable. Du moins pour l’instant.
  • Google veut donc se positionner en acteur « éthique » du développement de l’IA, et veut ainsi offrir un outil qui permettra aux créateurs de contenu d’apposer ces balises à leurs créations numériques. La firme n’a toutefois pas précisé si cette transparence restera facultative ou non, en particulier pour les contenus générés avec d’autres outils que Shutterstock et Midjourney. C’est un pas intéressant en avant, et un joli coup marketing, mais ce n’est pas pour autant qu’on pourra arrêter de se méfier de tout ce qu’on voit sur le Web.
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