Les deux géants technologiques ont bien du mal à mettre en œuvre leurs licenciements massifs dans certains pays d’Europe, à cause de lois sur la protection du travail bien plus strictes qu’aux États-Unis notamment.
Zoom-arrière : Les licenciements de milliers d’employés chez Google et Amazon en Europe ne se passent pas aussi facilement qu’aux États-Unis.
- Sur le territoire américain, il est possible de licencier massivement en l’espace de quelques mois à peine, comme l’ont fait Twitter (5700 licenciements) et Amazon (10.000 départs dans le monde).
- Mais en Europe, la culture de protection du travail met des bâtons dans les roues pour licencier à tour de bras.
- En Allemagne et en France, la loi oblige les entreprises à négocier avec des comités de représentants des salariés avant de procéder à des licenciements.
- Un processus parfois long qui comprend la collecte d’informations, des négociations et la possibilité d’un recours.
« Nous travaillons avec soin et individuellement dans chaque pays où des réductions d’effectif ont lieu afin de respecter pleinement les exigences légales locales, qui varient d’un endroit à l’autre, sont complexes et prennent du temps. »
Un porte-parole de Google
- À Paris, où Google emploie 1.600 personnes, l’entreprise négocie avec le comité d’entreprise pour planifier un plan de départs collectifs volontaires.
- Ces négociations pourraient durer de longues semaines.
- Les filiales de Google en Allemagne et en France seront ainsi parmi les dernières à être affectées par les licenciements, si tant est qu’elles le soient.
- Selon un employé de Google à Paris qui a requis l’anonymat, la direction a ainsi clairement indiqué que personne ne serait forcé de partir.
« Une source d’inspiration »
Le détail : Les entreprises tech tentent d’inciter les employés à partir en leur offrant des sommes folles.
- En France. Alphabet, la société mère de Google, envisage des départs volontaires en offrant des indemnités (très) généreuses pour réduire les effectifs, ont déclaré à Bloomberg des sources anonymes.
- De son côté, Amazon France, qui emploie 1.500 personnes à Paris, a proposé jusqu’à un an de salaire pour inciter certains managers et dirigeants à démissionner et offre des primes pour les actions des employés sur le départ.
- En Allemagne, Amazon concentre les licenciements sur les personnes en période d’essai, et incite également aux départs volontaires.
- Au Luxembourg, les employés d’Amazon qui quittent l’entreprise se sont vu offrir un mois de salaire par année de service, grâce aux lois nationales.
Contraste : Dans d’autres pays où la protection du travail n’est pas aussi stricte, les licenciements vont bon train.
- Au Royaume-Uni, 500 des 8000 employés de Google seront licenciés, sans négociations possibles.
- C’est aussi le cas à Dublin (Irlande), avec 240 licenciements.
- Et à Zurich (Suisse), avec 200 licenciements.
- Notons aussi que pendant ce temps, Twitter a pu licencier des milliers d’employés aux États-Unis, avec des indemnités dérisoires.
« Les gens ont réalisé que les choses se passent différemment aux États-Unis, en France et en Allemagne. C’est une source d’inspiration pour les Américains de voir que les choses sont différentes dans d’autres pays – c’est un modèle de ce pour quoi les gens peuvent se battre. »
Parul Koul, président exécutif du syndicat des travailleurs d’Alphabet à New York