En Inde, on construit la ville nouvelle de GIFT City, dans l’Etat fédéral du Gujarat entre Chandigarh et la capitale du Gujarat, Gandhinagar. La ville est un projet du Premier ministre indien, Narendra Modi et elle sera dédiée aux nouvelles technologies et à la finance, avec une ambition claire : devenir une nouvelle Hong Kong, ou Singapour.
GIFT est un acronyme, tiré de “Gujarat International Finance Tec-City”. L’objectif clair est de développer le nouveau pôle financier qui attirera les capitaux des investisseurs étrangers désireux d’investir sur des produits financiers indiens, et pour les entreprises locales, de lever des capitaux étrangers pour se financer.
INX India
Les activités ont débuté en janvier 2017, avec la création d’une place de négociation à GIFT par la bourse de Bombay (BSE), INX India, suivie 5 mois plus tard par la création d’une autre place, cette fois-ci lancée par la Bourse nationale indienne. Selon ses dirigeants, INX serait la place la plus rapide du monde, avec un temps de réaction de 4 microseconde, et il capitalise sur cette réactivité. Au mois de décembre, le volume quotidien traité atteignait 220 millions d’euros.
Devenir la Hong kong indienne
Toutefois, jusqu’à présent, la croissance de GIFT ne lui permettait pas d’envisager d’atteindre ses objectifs ambitieux, mais les choses pourraient changer. Le gouvernement a en effet annoncé une réduction de 30 % de la taxation de certaines plus-values, qui permet d’aligner la taxation indienne sur celle des autres places financières. Parallèlement, il a pris des mesures pour tenter de décourager les négociations de de titres nationaux à l’étranger. En effet, les bourses indiennes s’inquiètent du fréquent recours aux places étrangères, en particulier Singapour, pour négocier les titres de sociétés indiennes. Enfin, le gouvernement veut mettre rapidement en place une instance de surveillance boursière à GIFT CIty.
“Nous espérons que GIFT pourra être à l’Inde ce que Hong Kong a été pour la Chine, à la fois pour les investissements provenant de l’extérieur, que pour ceux qui visent des valeurs étrangères”, déclare Ajay Pandey, qui préside GIFT City.
Des atouts pour motiver les établissements financiers
En dépit du récent choc financier qu’a constitué la suppression brutale des billets de 500 et 1000 roupies, soupçonnés de favoriser le développement de l’économie souterraine, les investisseurs étrangers sont toujours attirés par les firmes indiennes. Les arrivées de capitaux étrangers se sont montées à 2000 milliards de roupies (environ 25 milliards d’euros) en 2017, et la bourse de Mumbai est florissante. Mais ils préfèrent encore passer par Singapour, pour éviter les complications administratives qu’ils subiraient s’ils effectuaient ces transactions en Inde.
Selon Pandey, les faibles coûts de l’immobilier et de la main d’oeuvre à GIFT City devraient inciter d’importants établissements financiers à s’y établir, ce qui pourrait développer encore davantage les volumes des transactions.
Pour cela, il faudrait que l’Inde parvienne à faire oublier qu’elle a été pendant longtemps un pays peu stable sur le plan fiscal.