Web Analytics

Les marchés contrastés de l’énergie : deux bonnes nouvelles pour le gaz naturel, une mauvaise pour le mazout

Les marchés contrastés de l’énergie : deux bonnes nouvelles pour le gaz naturel, une mauvaise pour le mazout
John Paraskevas/Newsday RM via Getty Images

La période de chauffe en Europe, qui s’étend de début octobre à fin mars, approche à grands pas. Cette année, il semble que nous puissions éviter une crise telle que celle vécue en 2022 avec le gaz naturel. On ne peut pas en dire autant pour le pétrole.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis que l'Europe a considérablement réduit ses importations de gaz en provenance de Russie, le marché du gaz naturel s'est avéré particulièrement instable. L'année dernière, cette situation a provoqué une flambée des prix, alimentant l'inflation et compliquant la vie des ménages et des entreprises. Cependant, grâce à plusieurs initiatives et une part de chance, l'Europe a réussi à traverser l'hiver. Cette année, les perspectives paraissent encore plus encourageantes. Ce qui ne sera pas le cas du pétrole.

Vous souhaitez être tenu au courant de tout ce qui se passe dans le monde de l’énergie ? Abonnez-vous ici à notre newsletter afin de ne manquer aucun de nos articles.


En bref : Les réserves de gaz en Europe sont actuellement remplies à 94%. Les prévisions pour le gaz naturel sur le marché néerlandais de référence, le TTF, ont chuté à environ 35 euros par mégawattheure (MWh), contre 350 euros à la même époque l’année dernière. Mais le marché a connu certains stress récents, qui paraissent s’apaiser, aussi bien en Australie et en Norvège.

  • D’abord, la situation en Australie, l’un des plus grands exportateurs de GNL au monde. Bien qu’une vaste grève ait été évitée en août dans l’installation de North West Shelf, des syndicats de deux autres importantes installations de Chevron ont remis le couvert début septembre, entraînant une augmentation du TTF d’environ 20% ce mois-ci.
    • Selon l’agence Bloomberg, les syndicats et la société sont sur le point de parvenir à un accord, sous l’égide de la Fair Work Commission, l’instance juridique du travail en Australie. La grève pourrait potentiellement se terminer ce weekend. Les installations de Chevron représentent environ 7% de l’exportation mondiale de GNL.
  • Plus proche de chez nous, en Norvège, un important problème semble aussi en bonne voie. Cet été, les prix du gaz naturel en Europe ont fortement augmenté suite à de trop longs travaux de maintenance dans des installations norvégiennes. Or, la Norvège est devenue le plus grand exportateur de gaz vers l’Europe par pipeline après la destruction de Nord Stream 1 et 2.
    • Selon le gestionnaire de réseau Gassco AS, la production au champ de Troll, le plus grand champ pétrolier et gazier de Norvège, est en train de reprendre. L’opérateur de Troll, Equinor, a annoncé à Reuters mercredi que la production tournerait bientôt à plein régime.

Une meilleure situation que l’année dernière

Bon votre portefeuille : la demande reste modérée, alors que les prix ont largement baissé.

  • Les entreprises, en particulier dans le secteur industriel, ont subi de lourdes pertes l’année dernière, en raison des prix élevés. Suite à la baisse des prix, la demande aurait dû grimper à nouveau, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. La faute à un ralentissement de l’activité, qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour l’industrie, mais certainement pour votre portefeuille.
  • En outre, les pays de l’UE ont réduit volontairement leur consommation, comme l’an dernier, d’au moins 15%. À tel point que certains pensent que le marché du gaz fait face à un nouveau paradigme.
  • Les stocks en Europe étant remplis à près de 94%, il semble que l’Europe traversera l’hiver plus aisément encore que l’année dernière. Mais il reste certaines incertitudes : l’Europe doit rivaliser avec la Chine, où la demande augmente à mesure que l’économie se redresse. Le reste dépendra de la météo.
  • L’année dernière, la situation s’était progressivement améliorée : l’Europe avait bénéficié d’une faible demande chinoise et d’un hiver doux pour passer la période de chauffe sans trop de tracas.

Un marché du pétrole qui se tend

  • Le prix du baril de Brent, la référence en Europe, a bondi de 25% sur les 6 derniers mois. Les pays de l’OPEP+ ont profité de leur position de force, en diminuant leur production.
  • Cette restriction volontaire de la production sera prolongée jusqu’à la fin de l’année, a récemment annoncé le cartel pétrolier, ce qui a porté les prix au-dessus de 90 dollars le baril. Et certains experts ne voient pas trop ce qui empêcherait le baril de franchir la barre des 100 dollars.
  • Une autre mauvaise nouvelle est arrivée ce vendredi : la Russie a temporairement interdit les exportations de diesel et de mazout dans le but de stabiliser les approvisionnements nationaux. Les prix des carburants y ont alimenté l’inflation du pays.
  • Bien qu’il existe un embargo sur les produits pétroliers russes, la Russie reste le 2e producteur de diesel au monde, avec 1 million de barils par jour.

BL

Plus d'articles Premium
Plus