Fermeture du réacteur nucléaire Tihange 1 : gouvernement espère une reprise, malgré de nombreux obstacles


Principaux renseignements

  • Le plus ancien réacteur nucléaire de Belgique, Tihange 1, sera arrêté ce soir.
  • Le gouvernement belge souhaite prolonger la durée de vie du réacteur d’une décennie, mais il est confronté à des défis techniques et logistiques.
  • Engie, l’exploitant de Tihange 1, se montre réticent à l’idée de prolonger la durée de vie du réacteur.

Après cinq décennies de service, le réacteur nucléaire Tihange 1 sera déconnecté du réseau ce soir, devenant ainsi le quatrième réacteur belge à être définitivement arrêté. Toutefois, le gouvernement belge vise un arrêt temporaire et espère redémarrer le réacteur.

Arrêt temporaire

Ce soir, vers 23 heures, les opérateurs entameront le processus d’arrêt de Tihange 1, en le déconnectant du réseau à haute tension. Ceci met fin à la vie opérationnelle du plus vieux réacteur de la centrale nucléaire de Tihange, dont la construction a débuté en 1969 et qui a produit de l’électricité pour la première fois en 1975.

Initialement prévue pour être déclassée en 2015, le gouvernement Di Rupo a prolongé sa durée de vie d’une décennie supplémentaire en 2012 en raison des inquiétudes suscitées par d’éventuelles pénuries d’électricité. De même, le gouvernement Michel a accordé une prolongation de 10 ans aux deux réacteurs plus anciens de Doel 1 et 2 à la fin de l’année 2014.

Gouvernement souhaite prolonger

Le ministre fédéral de l’Énergie Mathieu Bihet (MR) envisage une deuxième prolongation de la durée de vie de Tihange 1, idéalement pour dix ans supplémentaires. Des doutes importants pèsent toutefois sur la faisabilité d’une telle prolongation.

Techniquement, le redémarrage de Tihange 1 reste possible jusqu’en 2028. Le réacteur subira une phase d’arrêt comprenant le déchargement et le refroidissement du combustible avant d’être transféré dans un dépôt temporaire. Les étapes suivantes comprennent le nettoyage chimique du circuit primaire, un circuit fermé où l’eau est chauffée par l’énergie de fission nucléaire.

Ces tâches préparatoires devraient prendre plusieurs années. La phase de déclassement proprement dite, qui comprend le démantèlement de la cuve du réacteur, est prévue pour 2028 et devrait durer jusqu’en 2040. C’est ce que rapporte VRT NWS.

Plans de démolition

Engie, l’exploitant de la centrale de Tihange, prévoit de démolir l’énorme tour de refroidissement l’année prochaine afin de créer de l’espace pour le démantèlement de Tihange 2, qui a été mis à l’arrêt début 2023.

Le gouvernement a demandé à Engie et EDF, le copropriétaire de Tihange 1, de reporter les travaux de démolition irréversibles pendant que les discussions sur l’avenir du réacteur se poursuivent. Le ministre Bihet insiste sur la communication permanente avec les deux entreprises.

Position d’Engie

Cependant, Engie a toujours exprimé sa réticence à l’égard de l’exploitation de centrales nucléaires supplémentaires à côté de Doel 4 et de Tihange 3. Rikkert Wyckmans, directeur des opérations à la centrale de Tihange, renforce cette position en déclarant que l’accent est actuellement mis sur la prolongation de la durée de vie de Doel 4 et de Tihange 3, tout en démantelant tous les autres réacteurs en Belgique, y compris Tihange 1.

Wyckmans souligne les délais considérables, le cadre juridique, la charge financière et les exigences spatiales liés à la prolongation de la durée de vie d’un réacteur tel que Tihange 1. En outre, la construction de deux nouvelles centrales électriques au gaz dans la région suscite des inquiétudes quant à une éventuelle sursaturation du réseau si Tihange 1 devait continuer à fonctionner.

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