Facebook fait le ménage: ‘La Russie poursuit ses opérations d’ingérence agressive’ aux États-Unis

Facebook déclare avoir évincé deux campagnes de désinformation à grande échelle, exploitées par les services de renseignements russes. Le géant américain affirme avoir aussi démantelé un réseau qui dépendrait d’un groupe déjà impliqué dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Selon le Washington Post, ces trois campagnes s’étaient déployées sur près de 350 comptes, pages et groupes Facebook.

‘Les réseaux en question ont aussi concentré leurs efforts dans de nombreux pays d’Europe et d’Asie’, explique Facebook. Mais selon les responsables des services de renseignements américains,  la menace était encore bel et bien présente aux États-Unis. Preuve en est: les comptes qui ont été dernièrement supprimés.

‘La Russie poursuit ses opérations d’ingérence agressive’

‘On a la preuve aujourd’hui que la Russie poursuit ses opérations d’ingérence agressive, qui visent à diviser le pays’, a déclaré Graham Brookie, directeur du laboratoire de recherche criminalistique numérique de l’Atlantic Council’s, qui s’est penché sur deux des trois réseaux supprimés par Facebook.

Graphika, un autre groupe de recherche ayant tracé l’un des groupes russes en question, a déclaré que l’une des campagnes visant les Américains ciblait plus spécifiquement les électeurs ‘à la peau noire’ et le candidat démocrate Joe Biden. ‘Une fois n’est pas coutume, nous constatons que des faux comptes ont été créés pour attirer les communautés noires aux États-Unis’, a déclaré Camille François, directeur de l’innovation chez Graphika. ‘Pendant les deux années où ces comptes ont été actifs, les créateurs ne sont pas parvenus à se constituer une audience. Mais cette méthode n’est pas nouvelle, car la Russie a déployé les mêmes méthodes en 2016 lors des élections’.

‘La peur d’être démasqué’

Selon Facebook, les modes opératoires de la Russie sont tout de même un peu différents. Ils s’appuient sur des faux profils, mais aussi sur des sites d’information et de groupes de réflexion. Un changement par rapport aux élections de 2016 où les opérations se ‘limitaient’ à de faux comptes sur Facebook, Twitter, YouTube par le biais desquels des messages étaient diffusés. 

‘Un changement opéré par peur d’être démasqués et évincés, tant des réseaux sociaux que des agences gouvernementales américaines’, a déclaré Nathaniel Gleicher, responsable de la politique de cybersécurité chez Facebook. 

‘Limiter la diffusion du contenu’

Dans l’ensemble, les sujets exposés sur ces comptes et sur ces sites étaient très variés et en accord avec les thèmes stratégiques russes: la guerre civile syrienne, le conflit militaire en Ukraine, la politique turque, la pandémie et les conflits civils durant l’élection présidentielle américaine.

Cette annonce survient alors que Facebook a récemment annoncé renforcer sa lutte contre les fake news et vouloir adopter des mesures drastiques pour ‘limiter la diffusion de contenu’, si jamais l’élection présidentielle américaine devait provoquer le chaos.

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