Les actionnaires des géants pétroliers américains Exxon Mobil et Chevron ont voté à une écrasante majorité contre des mesures climatiques supplémentaires lors de leurs assemblées annuelles de mercredi.

L’essentiel : certains groupes d’investisseurs souhaitent que les géants pétroliers fassent davantage pour émettre moins de gaz à effet de serre, à l’instar de leurs rivaux européens. Ils ont proposé une douzaine de mesures liées au climat lors des assemblées, mais celles-ci ont été rejetées à une écrasante majorité.

• Cela démontre que les convictions profondes sur le climat disparaissent comme neige lors d’une crise énergétique. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le prix des combustibles fossiles a grimpé en flèche, entraînant une inflation très élevée et tous les problèmes économiques qui en découlent.
• « Il n’y a pas de major pétrolière qui veuille vraiment changer », a déclaré à Reuters Mark van Baal, fondateur du groupe militant Follow This, qui a fait des propositions sur le climat lors de la réunion d’Exxon. « Ils veulent tous s’accrocher aux combustibles fossiles le plus longtemps possible.
• Sur les 12 propositions relatives au climat, aucune n’a été acceptée par les actionnaires d’Exxon. Les propositions présentées chez Chevron ont également été rejetées par les investisseurs.

Même chose en Europe

À noter : Lors des réunions de Shell, BP et TotalEnergies en Europe, les actionnaires activistes ont également demandé que davantage soit fait pour le climat.

• Le géant pétrolier britannique BP, par exemple, a annoncé en février qu’il réduirait ses objectifs climatiques initiaux, qui se fixaient à une réduction des émissions de 35 à 40 % d’ici la fin de la décennie, pour se diriger plutôt vers une fourchette de 20 à 30 %. Cela a suscité la controverse parmi certains actionnaires.
• Après l’annonce de BP, le cours de l’action de l’entreprise a grimpé de plus de 10 %. Cela montre que la plupart des investisseurs ne sont pas favorables à une réduction drastique de la production de pétrole et de gaz.
• Darren Woods, PDG d’Exxon, a défendu en mars la décision de son entreprise de continuer à investir dans le pétrole et le gaz. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Woods a déclaré qu’il était devenu évident que les combustibles fossiles étaient nécessaires pour faire tourner l’économie. Pénaliser l’industrie pétrolière et gazière pourrait mettre l’Union européenne en difficulté, avait alors déclaré M. Woods.