Principaux renseignements
- Les nations européennes sont soumises à des pressions pour éviter d’être complices des atrocités présumées commises contre les civils à Gaza.
- Le traité sur le commerce des armes interdit les transferts d’armes qui pourraient être utilisées contre des cibles civiles, et des affaires juridiques telles que la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) exercent une pression supplémentaire sur les gouvernements.
- Le soutien de l’Allemagne à Israël est profondément enraciné dans sa responsabilité historique due à l’Holocauste, mais malgré le maintien des dénégations politiques officielles, les données révèlent une réduction significative des approbations d’armes allemandes à Israël depuis le début de 2024.
Les appels à un embargo sur les armes à destination d’Israël se sont intensifiés depuis que le conflit à Gaza a éclaté il y a un an. Cet appel a pris de l’ampleur avec l’intensification de l’offensive israélienne contre les militants soutenus par l’Iran.
Le président français Emmanuel Macron a suscité la controverse en critiquant les gouvernements qui prônent un cessez-le-feu tout en fournissant à Israël des armes mortelles, qualifiant leur position d’incohérente. Cette déclaration a suscité de vives critiques de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Appels à un embargo et à un traité sur le commerce des armes
Alors que les nations européennes soutiennent unanimement le droit d’Israël à l’autodéfense à la suite des attaques du Hamas du 7 octobre, les inquiétudes se multiplient quant au fait que les armes fournies par l’Occident pourraient contribuer à des crimes de guerre et à des pertes civiles à Gaza. Des affaires juridiques telles que le procès pour génocide intenté par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) exercent une pression supplémentaire sur les gouvernements pour qu’ils évitent de se rendre complices d’atrocités présumées à l’encontre de civils.
Les États européens sont également liés par le traité sur le commerce des armes, qui leur interdit d’autoriser des transferts d’armes susceptibles d’être utilisées contre des cibles civiles.
Contributions et changements européens
Entre 2019 et 2023, les États-Unis ont représenté plus des deux tiers de toutes les ventes d’armes étrangères à Israël, suivis par l’Allemagne en tant que deuxième plus grand fournisseur. Les autres contributions européennes ont été minimes, l’Italie représentant la majorité avec 0,9 pour cent. Cela met en évidence le rôle essentiel de l’engagement politique des États-Unis et de l’Allemagne dans le maintien des capacités militaires d’Israël au cours de ce conflit.
Le soutien de l’Allemagne à Israël est profondément ancré dans sa responsabilité historique due à l’Holocauste, ce qui fait de Berlin le plus grand fournisseur d’armes européen d’Israël. Cependant, malgré le maintien des dénégations politiques officielles, les données révèlent une réduction significative des approbations d’armes allemandes à Israël depuis le début de l’année 2024. Ce changement coïncide avec une pression juridique et politique croissante sur l’Allemagne pour éviter la complicité dans les violations potentielles du droit international à Gaza.
Les positions de la France et de l’Espagne
La France affirme qu’elle a mis fin aux transferts d’armes vers Israël, ce qui est corroboré par des données montrant que la France n’a pas exporté d’armes depuis 1998. Néanmoins, la France continue de fournir des composants utilisés dans la production nationale d’armes israélienne. Il s’agit probablement d’une réponse aux efforts d’Israël pour soutenir la production nationale et réduire la dépendance à l’égard des fournisseurs étrangers, alors que les transferts d’armes en provenance d’autres pays sont bloqués ou menacés.
L’Espagne déclare avoir suspendu ses ventes d’armes à Israël depuis le début de l’offensive de Gaza le 7 octobre, et a pris de nouvelles mesures en mai en refusant l’accès aux ports aux navires transportant des armes vers Israël, sous la pression des partenaires de gauche de son gouvernement de coalition. Toutefois, des enquêtes ont révélé que des munitions d’une valeur de 987 000 euros ont été exportées d’Espagne vers Israël en novembre 2023, sur la base de licences d’exportation délivrées avant le conflit de Gaza.
Royaume-Uni et Belgique : développements récents
L’Italie, traditionnellement un important fournisseur d’armes à Israël après les États-Unis et l’Allemagne, s’est engagée à cesser ses livraisons d’armes à la suite des attentats du 7 octobre. Toutefois, le ministère italien de la défense a reconnu en mars que des commandes passées avant le 7 octobre avaient été honorées pendant la guerre, en dépit de la loi italienne interdisant les exportations d’armes létales vers des pays engagés dans un conflit actif.
La Belgique gère les exportations d’armes au niveau régional, Wallonie ayant suspendu les licences de munitions depuis le début du conflit. Caroline Gennez (Vooruit), jusqu’à récemment la ministre du Développement, a soutenu l’instauration d’un embargo européen sur les armes à destination d’Israël.
En septembre, le gouvernement travailliste britannique nouvellement élu, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, a annoncé la suspension de 30 des 350 licences d’exportation d’armes vers Israël, car il craint que certaines exportations militaires ne soient utilisées pour des violations du droit humanitaire international. Le Royaume-Uni continue de fournir des pièces pour les avions de chasse F-35, utilisés dans le cadre des opérations contre Gaza, selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
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