Dans l’actu : Une enquête de l’armée danoise pointe dans la direction de la Russie.

• Dans un article du journal danois Dagbladet Information, il est confirmé qu’un navire de la marine danoise, le patrouilleur P524 Nymfen, a pu prendre au total 112 photos de navires russes. Ces navires naviguaient le 22 septembre aux alentours de l’endroit où les explosions ont eu lieu quatre jours plus tard.
• Plus précisément, il s’agissait de deux remorqueurs et du navire de sauvetage SS-750. Ces navires avaient navigué quelques jours auparavant depuis la zone économique russe en direction de la zone danoise. Ils avaient traversé l’endroit où les explosions ont eu lieu. Les navires avaient éteint leur AIS, leur système d’identification automatique permettant aux satellites et aux autres navires de les voir sur le radar. Il n’a donc pas été possible de confirmer s’ils naviguaient réellement à proximité des pipelines.
• Cependant, après enquête du journal danois, la marine a dû admettre qu’elle ne pouvait pas rendre les photos publiques. Mais elles ont été prises à proximité des pipelines. La présence du navire de sauvetage SS-750 a également été confirmée par la marine.

L’essentiel : Le dernier navire mentionné pourrait bien avoir joué un rôle dans le sabotage.

• Le SS-750 est un navire-grue utilisé par l’armée russe pour des missions sous-marines. Il utilise un mini sous-marin pour des travaux de réparation (notamment de câbles).
• Début septembre, le navire a été utilisé lors de tests de plongée de deux nouveaux sous-marins russes, Kronshtadt et Ufa, qui sont encore en phase de test et doivent encore « apprendre » à plonger. Selon un communiqué de presse du ministère russe de la Défense du 6 septembre, le SS-750 était également présent lors de ces tests.
• Cependant, les tests ont eu lieu dans une zone complètement différente de la mer Baltique. Par conséquent, la présence du navire-grue près du site de l’explosion ne peut pas encore être expliquée. Cela pourrait cependant signifier que le SS-750 avait de la compagnie lorsqu’il naviguait dans cette zone, écrit Oliver Alexander, un chercheur indépendant, dans sa newsletter Substack. Le 29 septembre, juste après les explosions, cela avait déjà été supposé. CNN avait alors écrit : « Des sous-marins russes ont également été repérés, non loin de ces zones », selon l’un des agents de renseignement.

Les sous-marins : Alexander mentionne dans sa newsletter quelques éléments intéressants qui pourraient indiquer la présence de sous-marins russes lors des explosions.

• Selon les dernières informations, en septembre de l’année dernière, trois sous-marins étaient ancrés dans la base navale russe de Kronstadt. Sur les images satellites du 22 septembre, on n’en voit que deux. Le troisième, probablement l’Ufa, n’a été repéré que le 13 octobre. Il est donc possible que le sous-marin ait navigué avec le SS-750 jusqu’au site de l’explosion.
• Il n’y a pas encore de certitude absolue sur l’implication des navires dans la sabotage. Même le rôle de la Russie n’est pas clair: les États-Unis sont également soupçonnés d’avoir fait exploser les pipelines. En particulier, Seymour Hersh, un journaliste renommé, pointe du doigt la CIA.
• En mars, une nouvelle théorie a également été lancée, qui pointe du doigt un groupe pro-ukrainien. Ce groupe aurait loué un yacht pour planter des explosifs sur les gazoducs le 6 septembre. Cette théorie n’est cependant pas étayée.

(SR)