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Le prix des voitures électriques sous pression : l’explosion du prix du lithium en 2022 va se poursuivre en 2023

Le prix des voitures électriques sous pression : l’explosion du prix du lithium en 2022 va se poursuivre en 2023
(Getty Images)

Les prix du spodumène, le minerai dont on extrait le lithium, ont plus que quadruplé cette année et continueront à augmenter de près de 50 % l’année prochaine. Constat similaire pour le prix du lithium. C’est ce qui ressort d’un rapport du ministère australien de l’Industrie, des Sciences et des Ressources. La production de lithium va également augmenter, mais l’écart entre l’offre et la demande devrait persister.

Pourquoi est-ce important ?

Selon de nombreux analystes, l'augmentation du volume de production ne sera pas suffisante pour couvrir la demande mondiale de lithium. Les constructeurs automobiles, en particulier, souffrent de la forte hausse des prix des matériaux clés tels que le cobalt, le nickel et le lithium. Cela met sous pression la rentabilité des véhicules électriques et la transition énergétique.

Dans l’actu : Le gouvernement australien a calculé que le spodumène enregistrera un niveau de prix moyen de 2.730 $ par tonne cette année, contre à peine 586 $ par tonne il y a un an.

  • L’année prochaine, il prévoit une nouvelle hausse des prix jusqu’à 4.010 dollars par tonne.
  • Cela entraînera également une hausse du coût du lithium, la matière première des batteries des voitures électriques.
  • Ce n’est que dans deux ans que les prix devraient tomber à 3.130 dollars.

Records

Prix record sur le marché spot : Selon le gouvernement australien, les nouvelles augmentations de prix l’année prochaine seront attribuées aux prix record sur le marché spot (ou marché au comptant, par opposition au marché des contrats à terme avec des livraisons prévues dans le futur) qui apparaîtront dans les contrats d’approvisionnement à ce moment-là.

  • Les prix de l’hydroxyde de lithium suivront les tendances du spodumène. L’année dernière, un prix moyen de 17.370 dollars par tonne y a été signalé, mais ce prix passerait à 39.900 dollars cette année.
  • L’année prochaine, il faudra compter sur une nouvelle augmentation jusqu’à 61.200 dollars la tonne. Puis le prix retombera à 48.500 dollars dans deux ans.
  • « Les mouvements rapides des prix et l’immaturité relative du marché sont susceptibles de conduire à une incertitude continue », affirme le ministère australien. « Cependant, alors que la production est en train de monter en puissance dans plusieurs endroits du monde, ces opérations ne se feront pas sentir dans l’offre du marché avant une période plus longue. »

Stock

Constituer des réserves : Les efforts déployés par les raffineurs et les fabricants de batteries pour constituer leurs stocks de lithium constituent l’un des moteurs des récents niveaux de prix élevés, selon le rapport.

  • Ces acteurs sont en effet préoccupés par la sécurité de l’approvisionnement et tentent de constituer le plus de réserves possible.
  • « Si ces inquiétudes devaient s’apaiser, une baisse plus rapide des prix pourrait potentiellement être constatée », note le rapport. « Un effet similaire pourrait être remarqué si la croissance économique mondiale ralentissait plus fortement que prévu par le Fonds monétaire international (FMI). »

Écart entre offre et demande

La production record ne permet pas de combler l’écart : Le gouvernement australien note également que la production mondiale de lithium atteindra 691.000 tonnes cette année, contre 551.000 tonnes l’année dernière.

  • Une nouvelle augmentation de 32%, à 915.000 tonnes, est prévue pour l’année prochaine. Dans deux ans, la production dépasserait pour la première fois le million de tonnes.
  • L’Australie représenterait presque la moitié de la production mondiale à cette époque avec un volume de 470.000 tonnes. Une forte croissance de la production est également attendue au Chili et en Argentine.
  • « Toutefois, cette forte croissance ne sera pas suffisante pour répondre à la demande », prévient encore le rapport. « Ni l’exploitation minière ni l’extraction à partir de la saumure ne parviendront à atteindre un niveau suffisant pour combler le déficit d’approvisionnement. »
  • « Grâce au développement rapide de nouveaux projets, même si ce déficit devrait diminuer au cours des prochaines années, il faudra du temps pour le combler complètement », analyse le ministère.

(CP)

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