Le salon de l’aviation de Dubaï s’est tenu du 14 au 18 novembre. Un événement important pour le secteur, qui peine à sortir de la crise. Airbus en sort avec un carnet de commandes plus que rempli, alors que Boeing peine à remplir le sien. Des nouveautés ont été présentées, comme le mélange hélicoptère-avion militaire, désormais disponible pour le privé (vidéo).
Un salon international, c’est aussi et avant tout l’opportunité de remplir son carnet de commandes. Et d’ainsi provoquer la table d’en face. Entre Boeing et Airbus c’est la compétition constante. Ici au salon de l’aviation, le constructeur européen a remporté une manche.
Avec ses 408 commandes et intentions de commandes, il dépasse d’une longueur d’aile le géant américain, qui ne signe que 78 commandes. La dernière édition du salon avait eu lieu en 2019, au Bourget, en France, et Airbus a également dépassé ses ventes de l’époque, révèle le média Capital.
Dès l’ouverture du salon à Dubaï, Indigo Partners, (qui détient WizzAir, Frontier, JetSmart et Volaris) se jette littéralement sur le stand d’Airbus, remplit son chariot de 255 avions (des A321, modèles à un seul couloir) et vide son portefeuille de 30 milliards de dollars. La compagnie a également signé des intentions de contrat pour son prochain modèle cargo, et ses modèles de militaires, de transport et de ravitaillement, ont également trouvé preneur (l’Indonésie et les Emirats).
Boeing contemple son carnet moins rempli, et pointe les crises de ces dernières années. Les accidents du 737 MAX, les retards et problèmes de production d’autres modèles. La compagnie n’a pas annoncé lancer les développement de la version fret de son nouveau modèle (qui attend toujours la certification), le 777X (lire ci-après), annonce pourtant espérée et attendue au salon.
Le carnet de commandes de l’entreprise américaine est très hétérogène. Une nouvelle compagnie indienne, Akasa Air, a passé commande pour 72 engins, des 737 MAX (donc quasi la totalité des commandes). D’autres commandes concernent des avions de fret, et la transformation d’anciens modèles pour passagers en modèles de fret.
Quel futur pour l’aviation?
Les compagnies aériennes lèchent encore leurs plaies de la crise sanitaire (qui repart pour un tour). Si le transport de fret par avion a augmenté de 9% par rapport à l’avant-crise, le trafic mondial n’en est qu’à la moitié par rapport à 2019, et ne devrait pas reprendre ce niveau avant au moins 2023.
Mais les avionneurs, à l’issue du salon, regardent vers le futur. Ils estiment que la demande, notamment en avions neufs, va exploser sur les vingt années à venir. Les deux géants misent sur les 40.000 appareils. Le défi, reconnaissent-ils, est de créer des avions moins consommateurs et moins polluants.
Il est vrai, l’aviation est pointée du doigt comme participant largement à la pollution. Jets privés, fret, tourisme: en 2019, l’aviation contribuait à 3,5% des gaz à effet de serre de l’Union européenne.
Les nouveautés du secteur
Transport de passagers, fret, privé, ou militaire: un salon est aussi l’occasion de présenter ses dernières innovations en date.
Boeing a notamment pu présenter son nouveau modèle, le 777X, une version plus spacieuse et plus efficiente du 777. L’avion tient des records: il est la plus grande machine du monde à double moteur. Les moteurs les plus imposants au monde, pour l’aviation commerciale. Et le modèle exposé a même pu faire un tour dans le ciel:
Sinon, Boeing présentait aussi son avion test pour réduire l’empreinte écologique, le 737 MAX 9 Eco, ainsi qu’un nouvel avion militaire ravitailleur, le KC-46 Pegasus.
D’autres compagnies, d’autres modifications de cabines ou autres détails, la liste des nouveautés présentées est longue. Mais des choses plus insolites sont à découvrir dans l’aviation privée. Un avion militaire, développé par Leonardo, a été présenté en version privée. Cet avion a la particularité de pouvoir monter et descendre comme un hélicoptère, et d’avancer comme un avion:
L’offre pour ce type de solution s’est multiplié récemment. Airbus a présenté un modèle électrique, en septembre.