L’Agence spatiale européenne (ESA) vient de dévoiler qu’elle a signé un accord d’un an avec la société qui développe les lanceurs Ariane, ArianeGroup, pour aller sur la Lune et développer les plans d’une base lunaire qui pourrait être utilisée pour l’exploitation minière des minéraux à la surface du satellite terrestre, affirme le Daily Mail.
« Alors que l’ESA et d’autres agences se préparent à renvoyer des humains sur la Lune – cette fois-ci pour qu’ils y restent – les technologies qui utilisent les matériaux disponibles dans l’espace (utilisation des ressources in situ) sont considérées comme la clé de la durabilité et un jalon décisif de l’aventure humaine vers Mars et plus loin dans le système solaire « , a déclaré l’agence spatiale.
Exploiter le régolithe pour produire du carburant
Le projet faisant l’objet du contrat vise donc à « étudier la possibilité d’aller sur la Lune avant 2025 », et de commencer à exploiter les richesses de sa surface. Il est notamment question d’extraire le régolithe, la poussière qui recouvre la surface de la Lune. L’Agence Spatiale européenne explique que ce minerai contient de l’eau et de l’oxygène, des ingrédients nécessaires à la production de carburant pour les fusées et autres vaisseaux spatiaux. Cela permettrait également d’envisager « la possibilité d’une présence humaine indépendante sur la Lune, capable de produire le carburant indispensable pour les missions d’exloration à plus grande distance », a expliqué l’ASE.
« L’utilisation des ressources spatiales pourrait être la clé d’une exploration lunaire durable et cette étude fait partie du plan global de l’ESA visant à faire de l’Europe un partenaire de l’exploration mondiale au cours de la prochaine décennie – un plan que nous proposerons à nos ministres plus tard cette année lors de la Conférence Space19 + », explique le docteur David Parker, Directeur du département d’Exploration humaine et robotique de l’ESA.
Une PME belge impliquée dans le projet de base lunaire européenne
ArianeGroup espère que la version de son lanceur Ariane 6 à 4 propulseurs, Ariane 64, pourra transporter l’équipement nécessaire pour un alunissage. La firme travaille avec une start-up allemande, PTScientists, qui devrait fournir l’atterrisseur lunaire, mais aussi avec une PME belge, Space Applications Services, qui sera en charge de la conception des installations de contrôle au sol, de communications et des services opérationnels associés.
Un projet qui remonte à 2016
Les bases de ce projet avaient été lancées en 2016, lorsque le directeur général de l’ESA, Jan Wörner, fraîchement nommé, avait déclaré son intention « de bâtir une une base permanente sur la Lune qui serait une station ouverte pour différents Etats participants, des pays des quatre coins du monde ». Il s’agissait de créer une base pour l’exploration lunaire par des humains et des robots.
Mais celle-ci pourrait aussi servir de base d’étape pour les vaisseaux spatiaux en mission, et elle pourrait prendre la forme d’un « village lunaire » avec des activités d’exploitation minière et peut-être même, touristiques. « Dans ce village lunaire, nous souhaitons associer les capacités de différentes nations avec des projets spatiaux, avec l’aide de robots et d’astronautes. (…) Le Village lunaire servirait également d’étape pour l’exploration plus poussée de l’univers. l’ESA est aussi impatiente de se rendre sur Mars », avait-il ajouté.
La course à la conquête de la Lune entre l’UE, les Etats-Unis, la Chine, et la Russie a déjà commencé
Sur la Lune, les astronautes européens ne seront visiblement pas seuls, car les agences spatiales américaine, chinoise et russe ont aussi fait savoir qu’elles planchaient sur des missions lunaires. L’année dernière, la NASA a conclu des partenariats avec une dizaine de sociétés pour développer des lanceurs et des robots pour exploiter les ressources naturelles de la Lune.
L’année dernière, la Chine a dévoilé son projet de coloniser la Lune et d’y installer un centre de recherche, dans le cadre d’un ambitieux programme spatial. Quant à Roscosmos, l’agence spatiale russe, elle avait fait part de ses projets pour établir une base lunaire entre 2025 et 2045 dès 2016