Lobbyleaks : une nouvelle hotline pour les « pratiques de lobbying douteuses » des Big Tech au sein de l’UE

La semaine dernière, un groupe de députés européens a approuvé la mise en place d’une nouvelle « hotline » pour signaler les activités de lobbying abusives des grandes entreprises technologiques.

Pourquoi est-ce important ?

Le rôle pervers des lobbyistes au Parlement européen a été mis en lumière lors du scandale du "Qatargate".  Depuis, de plus en plus d'institutions européennes ont été mises sous pression pour renforcer leurs règles de transparence.

L’essentiel : le site Lobbyleaks.eu permet aux députés européens et aux fonctionnaires des institutions européennes de laisser des informations anonymes sur des « activités de lobbying douteuses ».

  • C’est nécessaire, disent les initiateurs, dont le Néerlandais Paul Tang (PvdA). « Les grandes entreprises technologiques sont depuis longtemps critiquées pour les énormes budgets attribués au lobbying, dont elles bombardent les politiciens, mais l’attention n’a pas encore été portée sur les méthodes de lobbying obscures utilisées », a déclaré le Néerlandais. Selon Tang, la manipulation par des activités de lobbying louches constitue une menace non seulement pour la législation européenne, mais aussi pour la démocratie dans son ensemble.
    • Tang a été l’un des premiers députés européens à déposer une plainte contre Google, Meta et Amazon en 2022. Selon lui, les Big Tech auraient trompé les législateurs européens en exerçant secrètement des pressions par l’intermédiaire d’organisations faîtières plus petites. L’enquête sur cette affaire est toujours en cours.
  • Lobbyleaks a été fondé par l’ONG allemande LobbyControl et le groupe d’action Corporate Europe Observatory, basé à Bruxelles, qui surveille l’influence des groupes d’intérêt sur l’élaboration des politiques européennes.
  • La « hotline » permet à quiconque de laisser des informations anonymes sur des activités de lobbying suspectes.
    • Les fondateurs de Lobbyleaks soulignent qu’ils sont les seuls à enquêter sur les fuites et à garantir l’anonymat complet des dénonciateurs. Les partis politiques et les entreprises ne joueront aucun rôle dans les procédures d’enquête.
    • La plateforme utilise également l’infrastructure de communication du service de messagerie Tutanota, ce qui rend toutes les communications entièrement cryptées et anonymes.

Affaiblissement de la réglementation : Bram Vranken, du Corporate Europe Observatory, explique au Guardian que les cinq grandes entreprises technologiques – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – dépensent près de 27 millions d’euros par an en activités de lobbying dans l’UE.

  • « Les entreprises technologiques financent tout un écosystème d’organisations, de groupes de réflexion et de groupes d’intérêt. Ils ont de nombreuses occasions de fixer l’ordre du jour et d’affaiblir les réglementations futures », a déclaré Vranken.
  • « Lobbyleaks contribuera à exposer de telles pratiques ».

(JM)

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