Et voilà… La Turquie interdit tatouages, piercings, maquillage, barbes et moustaches dans les écoles

Le gouvernement turc a promulgué une loi interdisant les tatouages et les piercings à l’école. Cette mesure est un aspect d’un nouveau règlement vestimentaire que le gouvernement a imposé aux jeunes et qui interdit également de se teindre les cheveux et de se maquiller et n’autorise plus les garçons à se laisser pousser une moustache ou une barbe.

Les opposants estiment cependant que ce nouveau règlement est une intervention répressive du gouvernement et qu’il ne peut pas être appliqué légalement. Les étudiants qui enfreindraient la loi pourraient être sanctionnés par un avertissement, une suspension provisoire et finalement une exclusion.

Cette nouvelle mesure suit de peu des décisions antérieures du gouvernement turc selon lesquelles il est dorénavant permis aux filles de porter un foulard à l’école. Selon les critiques, cela aussi va  à l’encontre des idéaux laïques de la société turque.

Il faut remarquer que les récentes décisions du Président turc Recep Tayyip Erdogan indiquent clairement une islamisation croissante du pays. Chez les générations plus âgées, on trouve rarement des tatouages, mais cette pratique peut compter sur une popularité grandissante chez les jeunes Turcs et dans les couches laïques de la société.

Veli Demir, dirigeant du syndicat turc de Travailleurs de l’Education, affirme que cette nouvelle règle ne pourra jamais être appliquée. « Contrairement à l’habillement, il est impossible de faire disparaître simplement un tatouage », ajoute-t-il. « Et que va-t-il se passer pour les élèves qui ont déjà un tatouage? Aucun homme doté de raison ne peut prendre une telle décision ».« Il s’agit d’une décision prise sans réflexion ».

Demir a aussi annoncé que cette mesure allait être contestée devant le Conseil d’Etat vu que l’interdiction va à l’encontre de la Constitution turque, de la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant et des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme.

Le Président Erdogan a déjà auparavant laissé apparaître son dégoût des tatouages. En juillet, il a demandé que le jeune footballeur Berk Yildiz fasse disparaître ses tatouages. Le Président a dit à Yildiz qu’il ne comprenait pourquoi le footballeur infligeait de tels dommages à son corps.