La NASA envisage d’envoyer une nouvelle mission avec équipage sur la Lune d’ici 2024. L’agence spatiale américaine a expliqué qu’elle se concentrerait sur le pôle Sud du satellite naturel de la Terre. Dans cette zone, jamais visitée par l’homme, se trouveraient d’importantes réserves de glace d’eau. L’eau sous toutes ses formes sera cruciale pour les projets spatiaux futurs. La présence d’eau devrait permettre d’utiliser la Lune comme point de départ pour des missions plus lointaines dans l’espace.
Ces objectifs seront impossibles à atteindre sans financement supplémentaire de la part des Etats-Unis, a fait savoir la NASA. Cependant, les avis sur l’utilité des missions humaines sur la Lune divergent.
Tremplin
La Lune devrait servir de tremplin pour une exploration plus poussée de l’espace. Dès lors, la présence d’eau est fondamentale pour la réalisation de projets futurs. L’utilisation optimale des ressources naturelles de la Lune figure ainsi parmi les priorités de l’agence spatiale. La région pourrait en outre fournir d’autres matières premières importantes.
« Pour le moment, il s’agit encore d’un monde totalement inexploré. Le pôle Sud est loin des sites d’atterrissage d’Apollo regroupés autour de l’équateur », a expliqué Clarke. « Le pôle Sud représente donc un nouveau défi pour la NASA ainsi qu’un nouvel environnement à explorer au fur et à mesure que se développent les capacités pour voyager plus loin dans l’espace. »
Les astronomes en savent déjà beaucoup sur la géographie du pôle Sud de la Lune. Cependant, l’atterrissage d’un vaisseau spatial avec équipage dans la région reste un défi de taille. Actuellement, l’un des obstacles les plus importants reste de trouver un système de lancement approprié. Le système de lancement spatial de Boeing connaît des retards considérables. Par ailleurs, il existe peu d’alternatives pouvant être prêtes à temps.
La NASA tente d’obtenir un budget plus important de la part du gouvernement américain afin de concrétiser ses objectifs lunaires. Toutefois, rien n’est certain. Les chances de succès d’une mission lunaire dépendent de l’augmentation des budgets que le gouvernement américain met à disposition de l’agence spatiale.
Géopolitique
Un retour sur la Lune pourrait potentiellement servir les intérêts géopolitiques de l’administration Trump. Un retour sur le sol lunaire pourrait également bénéficier à la science.
« La compréhension de la Lune est d’une importance cruciale pour la compréhension historique de la Terre », a expliqué Brett Denevi, géologue planétaire au Laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins. « La Lune a été créée par la collision de la Terre avec un autre corps céleste. » Selon le scientifique, les nouvelles explorations lunaires sont un trésor pour la science planétaire.
Toutefois, les vols spatiaux habités sont coûteux et risqués. La NASA avait demandé à l’administration Trump un budget de 10,7 milliards de dollars afin de poursuivre le développement et la construction des composants nécessaires pour renvoyer l’homme sur la Lune d’ici 2028. Pour ce montant, l’agence spatiale pourrait envoyer 4 rovers lunaires Curiosity sur Mars, indique le site Axios. Cet argent pourrait également être utilisé pour explorer d’autres planètes telles que Neptune ou Uranus qui n’ont jamais été étudiées de près.
Selon l’astrophysicienne Katie Mack, les missions spatiales scientifiques pourraient réaliser des progrès importants à l’aide des robots. Mais d’un autre côté, même si les rovers sont très utiles pour la science, ils sont souvent encombrants par rapport au déploiement d’humains sur le terrain.
Les astronautes peuvent, entre autres, constituer un atout important lors du choix de sites de recherche spécifiques et de la collecte d’échantillons.
« Le matériel d’Apollo peut toujours être utilisé pour les recherches scientifiques », estiment les scientifiques. Le programme Apollo était motivé par la volonté de battre l’Union soviétique sur la surface lunaire. Néanmoins, la science en a tiré de nombreux avantages.
« Il n’y a aucune raison de penser que ce ne sera pas le cas cette fois-ci, peu importe les raisons politiques sous-jacentes au retour de la NASA sur la Lune », soulignent encore les scientifiques.