Principaux renseignements
- Le gouvernement espagnol souhaite réduire la semaine de travail standard de 2,5 heures par rapport à la structure actuelle de 40 heures.
- Les employeurs craignent que les salariés travaillent moins d’heures pour le même salaire, ce qui aurait un impact sur la rentabilité.
- Des mesures incitatives, telles que des primes à l’embauche, ont été proposées pour compenser la réduction des heures de travail tout en maintenant les niveaux de service.
Contexte et justification
Les syndicats ont organisé de vastes manifestations dans toute l’Espagne jeudi, demandant un accord entre le gouvernement et les entreprises pour réduire le temps de travail. Cette initiative se heurte à la résistance des employeurs, qui s’inquiètent de l’augmentation potentielle des coûts.
Un dirigeant syndical, Unai Sordo de la CCCO, s’est adressé à un rassemblement de manifestants près du siège de l’association patronale CEOE à Madrid, affirmant que l’économie et les entreprises espagnoles sont capables de s’accommoder d’une réduction du temps de travail. Il a insisté sur le fait que les progrès technologiques ont rendu cette réduction possible tout en maintenant les salaires et en améliorant potentiellement la productivité.
La proposition et ses implications
Le gouvernement espagnol, dirigé par le parti socialiste du Premier ministre Pedro Sanchez, a pour objectif de réduire la semaine de travail standard de 2,5 heures par rapport à la structure actuelle de 40 heures. Cette initiative s’aligne sur un objectif plus large de l’Union européenne qui consiste à réduire l’écart de productivité entre les États membres afin de concurrencer efficacement les puissances économiques telles que les États-Unis et la Chine, comme le souligne un récent rapport de l’ancien chef de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, pour la Commission européenne.
Pour obtenir le soutien des employeurs, le gouvernement a proposé des mesures incitatives, telles que des primes à l’embauche pour les petites entreprises de moins de 10 salariés, afin de compenser la réduction du temps de travail tout en maintenant les niveaux de service. Une source gouvernementale de haut rang a indiqué que si aucun consensus n’est atteint, Madrid pourrait approuver unilatéralement la réduction d’ici la fin de l’année 2024.
Inquiétudes et incertitudes
Toutefois, les chefs d’entreprise craignent que la proposition ne conduise les employés à travailler moins d’heures pour le même salaire, ce qui pourrait avoir un impact sur la rentabilité. Les effets de mesures similaires mises en œuvre dans d’autres pays restent incertains. Par exemple, l’introduction par la France de la semaine de 35 heures en 2000, qui devait créer de nombreux emplois, s’est traduite par une augmentation du coût de la main-d’œuvre, rendant les travailleurs français relativement plus chers et risquant d’entraver la compétitivité des entreprises.
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