Ersatz de carburants : la France fait machine arrière

Le Conseil constitutionnel a tranché : finalement, les Français ne seront pas autorisés à rouler à l’huile de friture, crise ou pas crise.

Le mois dernier, l’Assemblée nationale française donnait le feu vert à un amendement proposé par le député EELV Julien Bayou ; celui-ci voulait autoriser l’usage des huiles de cuisson usagées dans les moteurs, ce qu’il présentait comme une mesure phare de l’autonomie énergétique de la France. « il vaut mieux dépendre des baraques à frites du Nord que du pétrole des monarchies pétrolières » avait argumenté l’élu écologiste il y a de cela quelques semaines.

Un refus purement procédurier

Mais son idée n’a pas fait long feu : le Conseil constitutionnel a rejeté ce projet de loi, rapporte BFM Business. Celui-ci a estimé que cet article ne présentait « pas de lien, même indirect » avec les dispositions de l’article 20 initial du projet de loi, autorisant les transporteurs routiers de marchandises d’indexer les tarifs de leur prestation sur les prix des énergies. Un refus donc purement procédurier, et non pas basé sur des contre-arguments envers l’idée d’utiliser des ersatz de carburants fossiles, ou encore la faisabilité du projet.

Car aussi séduisant que celui-ci pouvait paraitre, il n’avait rien d’une panacée. Les partisans écologistes de l’usage des huiles de fritures avancent que 10 litres d’huiles usagées correctement retraitées peuvent donner 8 litres de carburant, et rejeter jusqu’à 90% moins de gaz à effet de serre qu’un diesel classique.

Une potion réservée aux vieux véhicules

Mais selon l’association « Roule ma frite », qui plaide pour l’autorisation de ces ersatz depuis des années et que les écologistes citaient allègrement, ce genre de mesure arriverait bien tard, car de nombreux véhicules modernes ne sont plus capables de rouler à ce genre de nourriture grasse, qui nécessitent de toute manière un traitement conséquent en amont.

L’utilisation des huiles usagées dans un véhicule est interdite en France, comme d’ailleurs en Belgique, car elles ne font pas partie des carburants homologués, au contraire de certains pays d’Europe tels que l’Allemagne, mais ça n’a jamais empêché quelques irréductibles à le faire. À leurs risques et périls, car il y a des amendes à la clef.

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