Les épaves grecques deviennent des musées sous-marins

La Grèce autorise désormais les plongeurs à explorer plusieurs de ses épaves antiques. Il s’agit d’un assouplissement de la réglementation stricte qui leur interdisait juscqu’ici l’accès à ces épaves sous-marines. Dans un premier temps, le pays a autorisé les plongées sur l’épave du Peristera, un navire qui a coulé il y a environ 25 siècles en face de l’île d’Alonissos, au nord de la mer Égée.

À l’avenir, les plongeurs auront accès à un certain nombre d’autres naufrages. L’initiative pourrait également être étendue à la Croatie et à l’Italie. 

La Grèce redoute le pillage de ces trésors engloutis, et jusqu’ici, seuls les archéologues et les plongeurs titulaires d’un permis spécial avaient accès aux épaves antiques de la mer Égée.

L’épave du Peristera inaugure le programme

De plus, la plongée loisir n’était pas autorisée jusqu’au milieu de la dernière décennie, à l’exception de quelques sites. Certaines épaves, y compris des épaves relativement récentes, demeureront interdites d’accès.

Néanmoins, le pays souhaite maintenant créer des musées sous-marins, dans l’espoir de stimuler le tourisme. Les plongeurs pourront explorer ces épaves, et les non-plongeurs pourront visiter des centres d’information à terre, où ils pourront se documenter grâce à la réalité virtuelle

L’épave du Peristera, nommée ainsi à cause de sa proximité avec un îlot situé en face de l’île d’Alonnisos, est la première à s’ouvrir aux plongeurs loisir dans le cadre de ce programme. Ceux-ci devront se rendre dans le petit port de Steni Valla, sur l’Alonissos, avant de rejoindre le site en mer.

L’épave a été découverte au début des années nonante. Il s’agit d’un navire antique, qui a probablement coulé au Ve siècle av. JC. Ses cales recelaient 4000 amphores qui contenaient du vin. Un millier d’entre elles, pour la plupart intactes, ont subsisté et sont maintenant dispersées sur le site de son naufrage. Elles sont devenues la nurserie de multiples poissons, éponges, et autres créatures marines. La cargaison englobait probablement d’autres marchandises qui ont disparu.

On ne sait pas exactement quelle est la raison de sa submersion, néanmoins des traces de combustion laissent à penser qu’un incendie s’était déclaré à bord.

Un programme subventionné par l’UE

« C’est très impressionnant. Même moi, qui travaille depuis des années dans l’archéologie sous-marine, la première fois que j’ai plongé sur cette épave, j’ai été vraiment impressionné. Voir des amphores individuellement dans un musée, puis les voir dans une telle concentration est très différent », témoigne Dimitris Kourkoumelis, l’archéologue responsable du projet qui prépare le site pour les visiteurs.

Trois autres épaves de navires dans le golfe Pagasitique en Grèce centrale seront également accessibles aux plongeurs. 

L’initiative fait partie du programme BlueMed, qui fonctionne avec des subventions de la Commission européenne. Il est également prévu d’étendre le projet à l’Italie et à la Croatie. Un certain nombre de tests sont prévus à cet effet au cours des étés suivants. On espère que les sites concernés seront ouverts au public dans deux ans.

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