En cette fin de semaine, Barclays a décidé de faire sévèrement chuter son objectif de cours pour le géant de l’éolien offshore, Orsted. Cela ne reflète toutefois pas son avis sur l’ensemble du secteur, précise la banque britannique.
Barclays abaisse de 40% l’objectif de cours d’Orsted, n°1 de l’éolien offshore : « Ils n’ont pas de plan B »
Pourquoi est-ce important ?
Hausse des coûts, taux élevés, feux administratifs qui mettent du temps à passer au vert, goulots sur la chaîne d'approvisionnement : l'industrie européenne de l'éolien fait face à de nombreux obstacles. Et si elle se plaint de la situation sur le Vieux continent, les vents ne sont pas forcément plus favorables outre-Atlantique. Malgré l'Inflation Reduction Act (IRA) de Biden.Dans l’actu : l’objectif de cours d’Orsted s’affaisse chez Barclays.
- La banque britannique a fait fondre son objectif de cours pour le numéro un mondial de l’éolien offshore, rapporte Recharge.
- Barclays pointe notamment du doigt l’évolution des projets du groupe danois aux États-Unis.
« Ils n’ont pas de plan B »
Les détails : -40%.
- L’objectif de cours fixé par Barclays pour Orsted est passé de 700 à 430 couronnes danoises. Soit une diminution de 40%.
- Ce vendredi, l’action d’Orsted se négocie à 390 dollars. Soit près de 40% de moins qu’en début d’année.
- La banque estime que ce nouvel objectif reflète mieux les plans d’investissement de l’entreprise, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt auxquels elle est confrontée.
- L’annonce faite le mois dernier par Orsted autour de ses activités aux USA pèse aussi dans la balance. Le numéro un mondial de l’éolien offshore a ainsi fait part de possibles dépréciations allant jusqu’à 16 milliards de couronnes danoises (2,1 milliards d’euros) sur l’ensemble de ses projets américains.
- Des craintes liées en partie aux tensions sur la chaîne d’approvisionnement, aux retards de livraisons de la part des fournisseurs. Mais aussi aux crédits d’impôt dont bénéficie finalement Orsted. Ils sont moins élevés que prévu.
- Si de nombreuses entreprises essentiellement actives dans l’éolien ne cessent d’appeler à l’aide, Barclays précise que son avis pour Orsted ne vaut pas pour l’ensemble du secteur.
- « Orsted n’a pas de plan B », a fait valoir un analyste de la banque interrogé par Bloomberg. Ses activités aux USA sont particulièrement exposées à un marché en développement. Avec les coûts d’infrastructure élevés qui y sont associés, a-t-il expliqué.
- Il lui préfère des sociétés comme Iberdrola, RWE et SSE, qui misent davantage sur la diversification technologique et géographique.
« Les taux ont impact dramatique pour l’éolien offshore », confirme le patron d’Orsted
Contexte : les récentes déclarations de Nipper.
- La semaine dernière, le CEO d’Orsted s’est justement inquiété de la hausse des taux d’intérêt. Des « nuages sombres » qui plombent le ciel de l’éolien avec un « impact très dramatique » selon lui.
- « Car le carburant de l’industrie renouvelable est le capital », a expliqué Mads Nipper. « Nous n’avons pas besoin de gaz, de pétrole ou de charbon. Mais bien de capital, et c’est devenu du jour au lendemain beaucoup plus cher ».
- Le patron du groupe danois a aussi émis une demande spécifique à l’adresse des États-Unis : assouplir les conditions pour permettre à l’éolien offshore de bénéficier des crédits d’impôt liés à l’IRA.
- Cela aura selon lui deux conséquences :
- Une hausse des prix de l’électricité d’origine renouvelable, à court terme.
- Un possible échec pour l’objectif fixé par Biden de disposer de 30.000 MW d’énergie éolienne offshore d’ici 2030 aux USA.
- Un mois plus tôt, Nipper s’était pourtant encore montré confiant lors de la présentation des (décevants) résultats d’Orsted lors du deuxième trimestre.