Principaux renseignements
- L’enquête préliminaire sur le crash d’un Boeing 787 d’Air India indique que les interrupteurs de carburant ont été fermés manuellement peu après le décollage.
- D’après les enregistrements du cockpit, l’un des pilotes a nié toute implication dans la désactivation des interrupteurs de carburant.
- Les enquêtes se poursuivent et la surveillance réglementaire d’Air India s’est accrue.
L’enquête préliminaire sur l’accident d’un Boeing 787 d’Air India, qui a tragiquement coûté la vie aux 242 passagers et membres d’équipage, indique que l’arrêt délibéré de l’alimentation en carburant des moteurs est la cause probable de l’accident. Selon le rapport publié par l’Indian Investigation Authority, trois secondes après le décollage, les interrupteurs contrôlant l’alimentation en carburant ont été simultanément coupés. En conséquence, les moteurs ont immédiatement perdu de la puissance.
L’enregistreur de la voix du cockpit a filmé un pilote interrogeant l’autre sur la coupure de carburant, et le pilote qui a répondu a nié toute implication. Sur le site de l’accident, les interrupteurs de carburant étaient en position « on », ce qui suggère que les deux moteurs ont pu redémarrer brièvement avant l’impact. Bien qu’il soit courant de couper manuellement l’alimentation en carburant lors de l’arrêt des moteurs après un atterrissage ou dans des situations d’urgence telles qu’un incendie, rien ne prouve qu’un tel scénario se soit produit. L’expert aéronautique John Cox a souligné le caractère délibéré de l’action. Selon lui, une simple pression sur les interrupteurs n’aurait jamais conduit à leur désactivation.
L’enquête sur l’accident se poursuit
Le rapport révèle également que l’avion d’Air India a perdu de l’altitude avant même de quitter l’aéroport. Les images de sécurité montrent que le système d’urgence Ram Air Turbine s’est déclenché. Ce système utilise la vitesse de l’avion pour générer de l’énergie hydraulique ou électrique en cas d’urgence. En règle générale, il se déploie automatiquement à partir du fuselage ou des ailes. L’absence de preuves d’un impact aviaire renforce cette théorie.
Les conclusions préliminaires de l’autorité d’enquête indienne n’ont pas émis de recommandations à l’encontre de Boeing, le constructeur de l’avion, ou de General Electric, le constructeur du moteur. Des experts de Boeing, de l’administration fédérale américaine de l’aviation et de GE ont participé à l’enquête.
Contrôles renforcés sur Air India
Les deux pilotes impliqués étaient considérés comme des professionnels expérimentés, totalisant plus de 19 000 heures de vol. À la suite de l’accident, Air India a fait l’objet d’une surveillance accrue. Les précédents avertissements de la direction générale de l’aviation civile indienne portaient sur des violations des règles relatives au temps de service des pilotes. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a également annoncé l’ouverture d’une enquête sur Air India Express. (em)
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