L’ère de la baby-sitter numérique

Les parents comptent plus que jamais sur une baby-sitter numérique et des jeux électroniques pour divertir leurs enfants. Mais le large éventail de contenus rend également plus difficile le contrôle sur ce que leurs enfants peuvent voir.

Les personnes dans la trentaine se souviendront que leurs parents étaient particulièrement préoccupés par le temps que leurs enfants passaient chaque jour devant la télévision. C’est définitivement une chose du passé, car les parents modernes ont du mal à faire face à l’immense choix de programmes pour enfants dans un grand nombre d’applications.

La baby-sitter numérique se bat désespérément avec des algorithmes

Souvent, le contrôle de ce que les enfants voient sur des plateformes telles que YouTube entraîne également une lutte sans espoir avec des algorithmes.

L’impact de la technologie sur les enfants reste relativement inconnu. Cela est principalement dû au fait que peu de recherches ont été menées à long terme. En attendant, de nombreux chercheurs constatent que le temps passé sur l’écran des enfants s’accroît, maintenant que la qualité de l’offre, de même que celle du matériel (smartphone, tablettes, etc.), ne font qu’augmenter.

L’offre est diversifiée et ce n’est donc pas forcément le temps passé devant un écran lui-même qui peut poser problème. Les experts soulignent que les programmes pédagogiques, les fonctions interactives et le contenu personnalisé peuvent être utiles aux enfants.

Les parents ont beaucoup d’occasions de se sentir mal à l’aise

Mais la médiation entre les contenus auxquels les enfants sont exposés sur les différentes plateformes devient de plus en plus difficile. Beaucoup de parents ont aussi le sentiment de perdre le contrôle. Le filtrage est important, mais il nécessite du temps et de l’attention. Les parents en manquent souvent, tout comme ils ont peur de faire les mauvais choix pour leurs enfants. Les parents ont donc de nombreuses occasions de se sentir mal à l’aise, déclare Shelley Pasnik, directrice du Center for Children and Technology.

En outre, il y a la question des «fake news» et d’autres vidéos de haine en ligne. Un récent rapport du Wall Street Journal montre que bon nombre des vidéos les plus populaires sur YouTube proviennent souvent de sources peu fiables et difficiles à identifier.

La télévision en streaming joue également un rôle à cet égard. L’agence de presse Reuters souligne que le choix, par les services de streaming, des enfants comme cible privilégiée, fait partie intégrante du problème. « Les enfants sont ceux qui ont inventé le binge-watching (c’est à dire la frénésie de télévision), ils ont un appétit insatiable pour les répétitions. »

Tous les écrans sont interdits aux enfants de la Silicon Valley

Les parents ne pourront donc pas beaucoup compter sur l’aide de la Californie, haut lieu des médias sociaux, de Netflix et d’autres plateformes. « Les dirigeants de la Silicon Valley font preuve d’une grande prudence au regard de la technologie dans leur environnement domestique », écrivait le New York Times l’année dernière . «Ils s’inquiètent depuis longtemps des conséquences néfastes possibles pour leurs enfants. Plus tôt cette année, entre autres, Tim Cook, directeur général d’Apple, a déclaré que son cousin n’était pas autorisé à utiliser les médias sociaux. »

« Bill Gates a longtemps interdit à ses enfants d’utiliser un smartphone. Le regretté Steve Jobs, ancien CEO d’Apple, en parlait dans les mêmes termes, tout comme l’investisseur John Lilly, ancien CEO de Mozilla. Chris Anderson, ancien CEO de Wired, est du même avis, tout comme Mark Zuckerberg de Facebook.”

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