Web Analytics

En visite en Belgique, un Michael O’Leary (Ryanair) sans filtre tire sur tout ce qui bouge : « Si on limite notre croissance à Charleroi, la Wallonie restera cette région pauvre »

En visite en Belgique, un Michael O’Leary (Ryanair) sans filtre tire sur tout ce qui bouge : « Si on limite notre croissance à Charleroi, la Wallonie restera cette région pauvre »
Ryanair-CEO Michael O’Leary. (Getty Images)

Le patron de Ryanair a effectué une nouvelle visite devant la Commission européenne, à Bruxelles. Et il n’a pas pris de gants pour afficher son ambition de devenir « la plus grande compagnie aérienne au monde ». Celui qui se placera en travers de sa route sera écarté, tel est le message.

  • Michael O’Leary, entarté à deux reprises en Belgique, a tout de suite donné le ton, en face du bâtiment du Berlaymont. Débarqué de Dublin avec deux pâtisseries irlandaises, le patron de Ryanair a entamé sa diatribe par une note d’humour : « Elles sont bien meilleures que cette farce de tarte belge que des environnementalistes m’ont fait goûter”, plaisante-t-il, dans des propos recueillis par La Libre.
  • Globalement, O’Leary est satisfait des chiffres de Ryanair en Belgique, « qui est un bon marché ». Et il y a de quoi : avec plus de 10 millions de passagers transportés à Charleroi et Zaventem, Ryanair est la plus grande compagnie aérienne en Belgique.
  • Mais le fantasque Irlandais ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et il met en garde la Wallonie : « Si l’aéroport limite notre croissance, on s’en ira ailleurs (…) et la Wallonie restera cette région pauvre. Nous sommes l’un des plus gros investisseurs étrangers de la région. » Ryanair a récemment annoncé six nouvelles destinations en provenance de l’aéroport de Charleroi (Amman, Cork, Dubrovnik, Göteborg, Sarajevo et Tirana) et la demande du nouveau permis environnemental, prévu pour 2025, est en cours.
  • Si on l’écoute, il promet de faire de Charleroi le plus grand aéroport du pays. La faute à l’aéroport de Zaventem, qui a commis « une grave erreur en augmentant ses tarifs aéroportuaires ». Le CEO rappelle que l’aéroport de Zaventem n’est qu’à 85% de sa fréquentation d’avant-Covid, « là où Charleroi est à +139% ».
  • O’Leary brandit aussi la menace des prix, en trouvant une nouvelle victime : « Si on ne peut plus se développer en Belgique, les prix des billets d’avion vont automatiquement augmenter, cela fera plaisir à Brussels Airlines avec ses tarifs élevés. »
  • Les nuisances sonores ? O’Leary ne s’en préoccupe pas. Si des milliers d’avions atterrissent après le couvre-feu imposé par l’aéroport de Charleroi, à 23 heures, « c’est la faute des contrôleurs aériens qui sont trop souvent en grève« , selon l’Irlandais.
  • L’occasion de tacler au genou la Belgique, dont les grèves « sont un peu comme un sport national ». « Votre pays est juste derrière la France, à la deuxième place », précise-t-il. Mais il assure que « les grèves de notre personnel ont, en tout cas, eu un effet très minime sur nos activités.”
Plus d'articles Premium
Plus