Les salariés de grands pays de la zone euro ont vu leur revenu fondre de 7% durant la période de confinement liée au coronavirus, a indiqué mercredi la Banque centrale européenne.
Et encore: ce repli du salaire net des ménages, comptant d’ordinaire pour deux-tiers de leur revenu disponible, aurait été beaucoup plus important sans le recours massif partout au chômage partiel. Sans les indemnisations versées pour les heures de travail non effectuées, la baisse de revenu des salariés aurait atteint 22%, estime la BCE dans un article de son dernier bulletin économique.
Pour la période qui suit, celle du début du déconfinement, le repli devrait être ramené à environ 3%, selon les calculs de l’institut monétaire.
Ces estimations reposent sur l’étude des dispositifs de chômage partiel appliqués à environ 36 millions de salariés dans cinq grandes économies de la zone euro: 10 millions sont concernés en Allemagne, 3,9 millions en Espagne, 12 millions en France, 8,5 millions en Italie et 1,7 million aux Pays-Bas.
Globalement, ces régimes de soutien en zone euro se révèlent être un bouclier contre les pertes massives d’emplois « par rapport aux pays où ces régimes sont soit rares (par exemple aux États-Unis), soit inexistants », ajoute l’institution.
En période de chômage partiel, les salariés perçoivent des indemnités qui compensent une partie de leur perte de salaire. Et ils conservent leur emploi tout en restant disponibles lorsque les entreprises sont prêtes à les réemployer.