« Le gouvernement prépare les esprits au retour en force de l’éolien terrestre », écrit Les Echos ce mercredi. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé à ralentir le développement de l’éolien terrestre face au mécontentement croissant de la population contre cette source d’énergie et surtout son impact sur le paysage de l’Hexagone.
En France, l’éolien en mer ne suffira pas : Macron se prépare à revenir sur l’une de ses promesses

Pourquoi est-ce important ?
Face aux besoins en électricité qui vont aller crescendo, toutes les sources sont bonnes à prendre, surtout à bas-carbone. Mais on le sait, l'éolien n'a pas bonne presse auprès de la population pour son esthétique ou ses conséquences sonores. La solution toute trouvée se situait en mer. C'est d'ailleurs le choix de la Belgique et du développement de son parc éolien en Mer du Nord. En France, l'off-shore pourrait ne pas être suffisant.Dans l’actu : la marche arrière d’Emmanuel Macron.
- Miser sur les éoliennes en mer et développer des éoliennes terrestres beaucoup plus discrètes. Telle était la promesse d’Emmanuel Macron, en février 2022, à quelques mois des élections présidentielles.
- Le chef d’État avait dans la foulée annoncé le report du projet d’installer 37 GW d’éoliennes terrestres de 2030 à 2050.
- Un an plus tôt, en visite en Polynésie française, le président voyait dans le nucléaire « une chance », et ne voulait pas que l’éolien et le solaire « abiment les paysages », estimant que c’était « une part de notre patrimoine et de notre richesse profonde, de notre identité ».
- Désormais, le gouvernement français pousse pour développer les énergies renouvelables à fond, quelles qu’elles soient.
L’essentiel : le rapport de la RTE qui change tout.
- La raison de ce changement de cap tient beaucoup à ce rapport du gestionnaire de réseau électrique français RTE, qui date de juin dernier.
- Ce rapport anticipe une forte hausse de la consommation électrique en France d’ici 2035. Pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions, un tas de secteurs devront se passer d’énergies fossiles : les transports, le chauffage, l’industrie…
- De 450 TWh par an aujourd’hui, la consommation électrique pourrait ainsi passer à 600 TWh environ d’ici 2035… c’est-à-dire dans seulement 12 ans.
- Or les projets de développement d’énergie prennent plusieurs années à se concrétiser. En d’autres mots, la France n’a plus le droit de trainer.
- Au niveau de l’éolien terrestre, pour l’heure, 500 mâts sont installés par an en moyenne. En doublant la capacité de chaque éolienne de 2,7 MW à 5 MW, la France pourrait limiter la pose d’éoliennes à 350 mâts par an, selon Alexandre Roesch, le délégué général du syndicat des énergies renouvelables, interrogé par Les Echos.
- D’autres éléments ont influencé ce changement de cap comme la crise énergétique, bien sûr, mais aussi les problèmes de corrosion des éoliennes de première génération.
- Pour ne rien arranger, le secteur est actuellement plongé dans une crise sans précédent face à l’explosion des coûts.
Et maintenant ? La lutte politique.
- Le gouvernement doit faire adopter au Parlement sa loi de programmation énergie-climat à l’automne prochain.
- Il reste donc seulement quelques mois à Macron et son équipe pour préparer les esprits.
- Le président français mène d’ailleurs aujourd’hui le Conseil de planification écologique où il devrait insister sur le nouveau cap de la France en termes d’énergie renouvelable.
- Une majorité au Parlement est pour le moment tout sauf évidente pour faire adopter la loi qui fixe l’avenir énergétique de la France pour les 10 prochaines années. Un avenir qui se dessine autour du nucléaire et donc du renouvelable.