Ce n’est pas vraiment une surprise, mais le chercheur de l’UGent Sam Hamel, spécialiste en énergie, a fait ses propres calculs : la production d’électricité a augmenté les émissions de CO2 de 13% au premier semestre, par rapport à l’année dernière, rapporte De Standaard. La principale raison évoquée est la fermeture de Doel 3 et Tihange 2.
Dans l’actu : les émissions de CO2 repartent à la hausse en Belgique, dans la production d’électricité.
- Selon les calculs du chercheur, la fermeture de Doel 3 et Tihange 2 a fait progresser les émissions de CO2 de 13%, passant de 148 à 168 grammes de CO2 par kilowattheure.
- Par rapport à nos voisins, c’est moins que les Pays-Bas (349 grammes) ou l’Allemagne (486), qui utilisent encore des centrales à charbon, mais beaucoup plus que la France (72) et son parc nucléaire.
- La production d’énergie renouvelable a permis de compenser plus d’un quart de la perte de production liée à Doel 3 et Tihange 2, les réacteurs dits fissurés, dont la fermeture a été entérinée en septembre 2022 et février 2023.
- Mais la production d’énergie renouvelable reste très inégale de mois en mois. En février 2023, par exemple, les émissions de CO2 étaient 57 % plus élevées qu’un an plus tôt. Par contre, le mois de juin (solaire) et le mois de juillet (éolien) ont été très performants, faisant baisser les émissions dans la production d’électricité.
L’essentiel : une augmentation des émissions de CO2 au moins jusqu’en 2030.
- Suite à la prochaine fermeture de 5 réacteurs sur 7, Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, qui a subitement changé d’avis sur la question, estime qu’il faudra trouver une capacité supplémentaire de 3,5 gigawatts d’ici 2034.
- Dans les plans de la Vivaldi et de la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), cette capacité supplémentaire doit être puisée dans de nouvelles centrales au gaz, qui doivent servir d’énergie de transition vers le 100% renouvelable.
- Deux nouvelles centrales au gaz étaient déjà dans les plans. Mais selon certains experts, il en faudra au moins une de plus.
- La conséquence est simple : les émissions de CO2 augmenteront significativement et ne commenceront à baisser qu’à partir de 2030, selon les projections d’Elia.
- Un problème pour les objectifs internationaux de la Belgique ? Pas vraiment, les objectifs de réduction de 2030 ne concernent dans un premier temps que les transports, l’industrie légère, l’agriculture et le logement.
- Mais dans les faits, c’est une augmentation des émissions qu’on aurait pu éviter, si on avait prolongé davantage de réacteurs que Doel 4 et Tihange 3. Ça n’a pas été le choix de la Vivaldi, ni du gouvernement précédent, même si beaucoup d’eaux troubles ont entre-temps coulé sous les ponts du marché de l’énergie.