Pour réduire ses émissions de CO2, la Suède planche sur un équivalent de Tesla, mais pour les bateaux de plaisance

Si la circulation automobile représente une proportion majeure de notre consommation de carburants fossiles, et donc de nos rejets de CO2, dans un pays tel que la Suède, recouvert de lacs et de cours d’eau et dont la capitale, Stockholm, est elle-même bâtie sur une série de 14 îles reliées par 57 ponts, d’autres facteurs entrent en jeu. Et si la transition vers les voitures électriques semble constituer la meilleure option dans le reste du monde, le royaume nordique, lui, compte faire adopter massivement à sa population des bateaux affranchis du carbone.

Avec une flotte estimée à 756.000 bateaux, le secteur suédois de la navigation de plaisance est l’un des plus importants au monde par habitant, signale CNN. Mais cela a un coût environnemental certain : plus de 25 % des émissions de CO2 du transport maritime en Suède en 2020 provenaient en fait des particuliers. En outre, le passage, parfois rapide, de tant de bateaux peut abimer les berges, tandis que le trafic endommage les fonds marins, et le bruit des moteurs dérange la faune et la flore.

La solution hydroptère

Dans ce contexte, une startup nationale a décidé de miser sur les nouvelles technologies, et d’incarner le rôle d’une sorte de Tesla d’eaux douces : Candela, c’est son nom, a conçu des hydroptères entièrement électriques et à zéro carbone. Un hydroptère est un type de bateau dont la coque s’élève et se maintient en équilibre hors de l’eau à partir d’une certaine vitesse grâce à la portance d’un ensemble d’ailes immergées, selon le même principe qu’une aile d’avion. Cela réduit la trainée de frottement et la génération de vagues, augmentant ainsi la vitesse, tout en épargnant l’environnement aquatique.

L’entreprise affirme avoir vendu plus de 100 exemplaires de son modèle C-8, un bateau de plaisance de 8 mètres, dans les six mois suivant son lancement en août 2021. Ses ferries pour passagers – dévoilés le 22 juin – devraient être mis à l’eau l’année prochaine, rapporte CNN. « Ce que Tesla a fait, c’est ajouter beaucoup de style aux voitures électriques. Nous voulons créer un produit très attrayant parce que cela va accélérer le mouvement vers la transition énergétique », évoque Gustav Hasselskog, le fondateur de Dandela, qui assume parfaitement l’inspiration provenant de l’entreprise américaine de voitures électriques.

Pas la panacée pour le trafic hauturier

Il n’est d’ailleurs pas le seul : d’autres entreprises suédoises se lancent dans le secteur de la construction navale électrique préservant l’environnement. Mais si l’initiative reste louable, elle ne suffira pas à éliminer toutes les émissions de carbones de la navigation mondiale. Au niveau mondial, le transport maritime génère environ 1 milliard de tonnes métriques de CO2 chaque année, selon la Commission européenne.

Or, l’électrification n’est pas envisageable pour les grands navires en raison du poids et de l’autonomie des batteries, mais le secteur de la navigation hauturière penche plutôt vers de l’hydrogène ou de l’ammoniac, produits de manière durable, ou des technologies d’assistance comme l’énergie éolienne.

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