Au cours des derniers mois, les puissances majeures de l’OPEP+, l’Arabie saoudite et la Russie, ont réduit leur production pétrolière pour stimuler les prix. Et pourtant, ce sont les Émirats arabes unis qui tirent les marrons du feu.
L’essentiel : Les EAU profitent de la hausse des prix du pétrole sans avoir à réduire leur production. En fait, le pays a réussi à convaincre l’OPEP d’augmenter son quota de production à partir de janvier 2024 de 200.000 barils par jour, pour atteindre un total de 3,2 millions de barils par jour.
- Depuis juillet, l’Arabie saoudite réduit sa production pétrolière de 1 million de barils par jour. La Russie a également annoncé une réduction de production quotidienne de 500.000 barils, bien qu’il ne soit pas clair si ce sera effectivement mis en œuvre. En conséquence, les prix du pétrole Brent, la référence dans notre région, sont passés d’environ 74 dollars fin juin à plus de 86 dollars au moment d’écrire ces lignes.
- Selon Viktor Katona, analyste pétrolier chez Kpler, cela fait des Émirats arabes unis les plus grands bénéficiaires de la réduction saoudienne : « Le résultat final est que l’Arabie saoudite fait tout le travail et que les prix du pétrole aux Émirats arabes unis sont supérieurs de 15 % à ce qu’ils étaient il y a un mois. Les Émirats arabes unis sont de toute façon les grands gagnants de cet été. »
- Pendant ce temps, l’Arabie saoudite a prolongé la réduction de production à deux reprises, d’abord jusqu’en août, puis maintenant jusqu’en septembre. Le pays a également indiqué qu’il n’excluait pas de nouvelles prolongations. Il pourrait même réduire encore davantage sa production si le prix du pétrole ne restait pas suffisamment élevé. L’Arabie saoudite a fixé un prix du pétrole Brent d’au moins 80 dollars par baril pour équilibrer son budget.
- Pendant ce temps, les Émirats arabes unis ont des projets pour augmenter davantage leur production à moyen terme. D’ici à 2027, le pays vise une production de cinq millions de barils par jour, soit deux millions de plus qu’actuellement.
Les perspectives : L’Agence internationale de l’énergie (IEA) prévoit que la demande de pétrole restera élevée cette année, ce qui maintiendra les prix à un niveau soutenu. Cependant, l’année prochaine pourrait voir une pression à la baisse sur les prix, en raison d’une combinaison de taux d’intérêt élevés, de l’augmentation de l’utilisation des véhicules électriques et d’un ralentissement de la reprise post-Covid. L’IEA estime que la demande de pétrole ne devrait augmenter que de 1 million de barils par jour l’année prochaine, tandis que l’OPEP prévoit une croissance plus optimiste de 2,25 millions de barils.
(SR)