« J’ai failli l’avoir, à un moment donné. Et j’aurais pu le tuer » avait déclaré l’ancien président Bill Clinton lors d’une rencontre avec des chefs d’entreprises australiens datant du 10 Septembre 2001, seulement quelques heures avant que le chef terroriste Oussama ben Laden n’ordonne les attentats sur le World Trade Center (WTC) et le Pentagone qui allaient bouleverser définitivement la donne géopolitique mondiale. Près de 3.000 personnes ont été tuées ce jour-là.
Clinton s’exprimait ce jour-là dans le cadre d’une conférence à Melbourne (Australie), devant un parterre d’hommes d’affaires, et à laquelle participait également Michael Kroger, l’ancien responsable du parti australien Liberal Party. Ce dernier avait enregistré les propos de Clinton, puis il avait oublié son enregistrement. Ce n’est que récemment qu’il a évoqué cet enregistrement lors d’une interview donnée à la chaîne Sky News.
Et tout je ce que je dis, vous savez, c’est que si j’étais Oussama ben Laden – c’est un type très intelligent, j’ai passé beaucoup de temps à penser à lui – et j’ai failli l’avoir, à un moment donné J’ai failli l’avoir. Et j’aurais pu le tuer, mais il aurait fallu que je détruise une petite ville appelée Kandahar, en Afghanistan, et tuer 300 femmes et enfants innocents. Après ça, je n’aurais pas été mieux que lui. Et donc, je ne l’ai pas fait. »
Dix heures plus tard, le premier Boeing percutait la Tour Nord du WTC à New York.
Plus tard, le Rapport de la Commission du 11/9, publié à la suite des attentats, a expliqué cette allusion de Clinton, en évoquant qu’une frappe sur Kandahar avait été envisagée dès décembre 1998. Elle aurait consisté en un lancement de missiles de croisière sur la cachette de Ben Laden. Mais les officiels américains ont craint les dommages collatéraux qu’une telle attaque n’aurait pas manqué de provoquer, et notamment les 200 à 300 civils qu’elle aurait tués.
« La décision de ne pas attaquer en mai 1999 peut sembler difficile à comprendre aujourd’hui. En toute honnêteté, nous notons deux points : D’abord, en décembre 1998, l’inquiétude des officiels à propos du lancement d’une attaque semble l’avoir emporté ; Ben Laden avait quitté la pièce [où il se cachait] de façon inattendue, et si une frappe avait été ordonnée, il n’aurait pas été touché », peut-on lire dans le rapport.
Bien sûr, nous ne saurons jamais de quelle manière une attaque de Clinton sur Ben Laden aurait pu changer le cours de l’histoire, mais on peut apprécier l’ironie funeste de cette déclaration à la lumière de ce qui s’est produit seulement quelques heures plus tard.
Ce n’est que 10 ans plus tard que Ben Laden a été retrouvé. Il a été tué en mai 2011 au cours d’un raid d’un commando de l’US Navy dans la résidence d’Abbottabad (Pakistan), où il résidait.
Les attentats du 11/9 font encore des victimes aujourd’hui : la semaine dernière, on a appris que plus de 2.500 personnes qui avaient travaillé comme secouristes, pompiers, ou policiers, ainsi que les nombreux volontaires qui sont intervenus sur les sites des attaques juste après qu’elles ont été commises, souffrent aujourd’hui de cancers. Ces personnes affirment qu’elles ont développé la maladie après avoir inhalé les poussières toxiques qui se sont libérées dans l’air après l’effondrement des immeubles. La plupart d’entre elles ont travaillé pendant des mois dans cette atmosphère saturée de toxines et de produits chimiques.
Dans la masse des débris de plus de 1,8 millions de tonnes, on a identifié 1.000 tonnes d’amiante utilisées dans la construction des tours jumelles, ou encore 90.000 litres de gazole. Dans l’air, il y avait aussi les résidus de la pulvérisation de milliers d’ordinateurs et d’autres toxines issues du plastique et des produits chimiques. Au total, on estime que 37.000 personnes auraient été exposées à ces substances toxiques.