L’année dernière, on a appris que la Chine recrutait activement d’anciens pilotes de chasse occidentaux pour former sa propre armée de l’air. Des pilotes français, britanniques et allemands sont déjà partis enseigner en Asie. Mais les « top guns » belges semblent également être du goût des Chinois.
D’une base aérienne belge à un porte-avions chinois : la Chine recrute-t-elle aussi des pilotes de chasse chez nous ?

Pourquoi est-ce important ?
Les pilotes de chasse chinois, contrairement aux pilotes occidentaux, n'ont que peu ou pas d'expérience opérationnelle. De plus, l'armée chinoise est en train de se moderniser radicalement, ce qui signifie que les pilotes doivent soudainement travailler avec une technologie qu'ils ne connaissent pas. Il n'est donc pas surprenant que l'armée de l'air chinoise se tourne vers l'étranger pour former ses pilotes. Le fait que ces derniers puissent également divulguer les secrets des avions et des tactiques des Occidentaux est évidemment un bonus appréciable.À souligner : La Chine recrute des pilotes de plusieurs pays occidentaux comme formateurs.
- En octobre de l’année dernière, il a été révélé que des pilotes d’hélicoptères et de chasse français et britanniques qui avaient pris leur retraite s’étaient soudainement retrouvés au service de la société sud-africaine Test Flying Academy of South Africa (TFASA). Cette société organise des vols d’essai pour les forces aériennes de plusieurs pays, la Chine étant l’un de ses plus gros clients.
- Début juin 2023, DW a révélé que des pilotes de chasse allemands ont également été incités à former des pilotes chinois, toujours par l’intermédiaire de la TFASA.
La nouvelle : Des pilotes belges ont également été approchés par la Chine, a confirmé la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) devant la Commission parlementaire de la Défense ce mercredi.
- « Les enquêtes menées par le service de renseignement militaire SGRS révèlent qu’aucun pilote belge n’a pour l’instant été recruté par la Chine. Mais il est clair qu’un certain nombre de membres de la Défense ont été approchés », a répondu Dedonder aux membres de la Commission qui l’avaient interrogée à ce sujet.
- Ce faisant, la ministre a souligné que le SGRS suivait de près l’évolution de la situation. « Le service a diffusé une note de sensibilisation à ce sujet, afin d’attirer l’attention du personnel sur ce risque potentiel pour la sécurité », a-t-elle déclaré. Elle a également averti les pilotes que « toutes les informations obtenues par le personnel militaire parce qu’il dispose d’une habilitation de sécurité restent secrètes tant pendant le service actif qu’après la retraite ou la démobilisation ».
L’essentiel : pourquoi la Chine veut-elle des pilotes occidentaux ?
- En travaillant avec des pilotes occidentaux, les dirigeants militaires chinois apprennent comment les pays de l’OTAN organisent et conduisent l’entraînement, mènent des opérations (il suffit de penser aux bombardements aériens sur la Syrie) et organisent leurs armées. La Chine peut alors adapter sa doctrine en conséquence.
- En outre, les pilotes occidentaux ont une grande connaissance de systèmes d’armes tels que le F-16 et le F-35.
- Les pilotes français ont un avantage supplémentaire : la Chine a délibérément recherché des soldats ayant servi dans les 11e, 12e ou 17e flottilles, les unités basées sur le porte-avions Charles De Gaulle. Le porte-avions français est le seul bâtiment non américain à disposer d’un système de catapulte pour lancer ses avions ; tous les autres porte-avions utilisent une simple rampe pour obtenir suffisamment de vitesse au décollage.
- Le 17 juin 2022, cependant, un autre porte-avions à catapulte a pris la mer. Ce jour-là, la Chine a lancé le Fujian, un nouveau porte-avions toujours en cours de finition. Ce navire est également équipé d’une catapulte, mais aucun pilote chinois n’avait encore essayé cette méthode de lancement. Les pilotes français ont dû les aider.
MB